Review 2094 : Morta Skuld – Creation Undone

Morta Skuld poursuit sa résurrection.

Créé en 1990 aux Etats-Unis, le groupe se fera un nom dans la scène Death Metal avant de cesser ses activités en 1998, après quatre albums, deux splits et deux démos. En 2012, Dave Gregor (guitare/chant) se remet en marche et c’est avec Eric House (batterie, ex-Jungle Rot), Scott Willecke (guitare) et John Hill (basse) qu’il annonce douze années plus tard la sortie de Creation Undone, le septième album du combo, qui sort chez Peaceville Records.

Dès We Rise We Fall, le premier titre, on sent que le groupe n’a pas perdu ses racines, dévoilant une approche Old School sauvage du Death Metal avec des riffs efficaces complétés par une touche de groove par moments. Le chant suit cette dynamique écrasante menée par une double pédale massive, puis le groupe enchaîne avec une touche plus sombre sur l’introduction de The End Of Reason, suivie par une vague de violence brute qui deviendra beaucoup plus saccadée par la suite, tout comme sur Painful Conflict qui démarre immédiatement après sans une once de pitié et qui nous matraque en permanence. Le groupe ne marque pas plus de pause avec Unforeseen Obstacles et sa rythmique inarrêtable ponctuée d’éruptions vocales et d’harmoniques tranchantes, mais également de parties plus groovy comme on en retrouve sur Perfect Prey qui développe également une approche perçante des guitares pour compléter ses riffs accrocheurs. On notera une pointe de technicité sur Soul Piercing Sorrow et ses parties effrénées, créant un contraste avec les moments les plus imposants et légèrement plus lents bourrés de palm-mutes, alors que c’est la dissonance qui est à l’honneur sur Into Temptation, rassemblant des riffs rapides et assommants. Le solo macabre donne une toute autre teinte à cette assaut, qui continue avec une touche de mélancolie sur Self Destructive Emotions, ce qui n’empêchera pas le titre de se montrer solide par moments ou d’enchaîner avec des harmoniques torturées puis d’accélérer en passant à Oblivion et ses éruptions de rage maîtrisées entre deux moshparts bien senties. Le son s’éteint progressivement pour laisser By Design apporter cette touche grasse et pesante sur un rythme étouffant pour clore l’album tout en incluant parfois quelques parties plus énergiques afin de maintenir la pression.

Les vétérans de Morta Skuld ont encore de beaux jours devant eux, nous prouvant avec Creation Undone que leur Death Metal est toujours aussi efficace, agressif et oppressant qu’il ne l’était il y a trente ans. Une belle capsule temporelle.

85/100

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