Suldusk s’offre un second album.
Suite à son premier succès en 2019, le groupe australien composé d’Emily Highfield (chant/guitare), Shane Mulholland (chant/guitare), Daniel Green (basse), Josh Taylor (guitare), Hayley Anderson (violon) et Frankie Demuru (batterie) retrouve le chemin du studio, et sort Anthesis chez Napalm Records.
L’album s’ouvre sur Astraeus, une introduction étrange où une la voix se dévoile, créant des tonalités planantes qui vont finalement s’enflammer sur Verdalet et ses racines Black Metal saccadées tout en conservant le chant clair. Quelques hurlements se glissent également dans la déferlante qui s’apaise par moments tout en restant enivrante, incluant également de très brèves pauses dans sa rythmique avant que Crowns Of Esper ne prenne la suite avec de premières tonalités vaporeuses. Une voix apaisante vient danser entre les volutes de quiétude aux racines Folk, puis Crystalline assombrit rapidement l’atmosphère, qui deviendra vite étouffante grâce à la saturation puis presque infernale lorsque le chant saturé réapparaît. Les éléments convergent vers le final pour fusionner en un riff accrocheur qui nous transporte vers Sphaera et son étrange mélancolie qui se développe via une intensité croissante qui s’ancre peu à peu dans une souffrance viscérale suivie d’un sample annonciateur de la chute jusqu’à Anthesis, le titre éponyme, où la rythmique s’enflammera une première fois. La fureur s’exprime librement avant de retomber, puis d’exploser une seconde fois de manière plus durable, se brisant soudainement pour laisser Mythical Creatures replonger dans les éléments les plus doux et envoûtants. La mélodie se montre parfois légèrement plus énergique, mais son ballet sera interrompu par Leaven où les riffs saturés lents deviennent massifs, encadrant des vagues de légèreté bienveillante qui nous mènent à A Luminous End, le dernier morceau, où l’approche plus enjouée de la rythmique convoquera finalement la rage de la saturation puis enfin Raphael Weinroth-Browne et son violoncelle, donnant au morceau une touche finale presque tragique.
Suldusk erre a mi-chemin entre NeoFolk et Blackgaze, piochant dans la quiétude de l’un et la fureur de l’autre pour construire son propre univers. Anthesis trouve le juste équilibre entre les deux mondes pour devenir unique.
80/100