Fall of Serenity vient sévir à nouveau.
Créé en 1995 (sous le nom de Contrition) le groupe est actif entre 1998 et 2009, année de sa séparation. Maintenant composé d’Eddy Langner (guitare, Kill the Lord), John Gahlert (chant, Extermination Order, ex-Deadlock), Eik Halle (basse, Kali Yuga), Werner Riedl (batterie, Deadlock, Aspar) et Ferdinand Rewicki (guitare, Deadlock), il a mis fin à l’attente avec la sortie de Open Wide, O Hell, son cinquième album, chez Lifeforce Records.
L’album débute dans la fureur pure avec Thy Pathway, une composition solide aux sonorités macabres et cinglantes surmontée de hurlements possédés. Quelques influences Black viennent noircir le Death Metal dévastateur tout en créant une ambiance oppressante grâce à des mélodies tranchantes tout comme sur l’énergique Darkness, I Command où on retrouve également quelques sonorités majestueuses qui contrastent avec les parties vocales extrêmement agressives. Le final entêtant nous mène à la mélancolique I Don’t Expect I Shall Return qui va s’embraser à son tour tout en proposant des mélodies épiques que le groupe sème habilement sur une rythmique accrocheuse. Les musiciens enchaînent avec Wastelands, un titre plus modéré qui laisse la double pédale mener la composition faite de riffs saccadés et de leads aux senteurs de Doom qui peinent à l’apaiser, surtout sur l’explosion finale, avant de nous accorder un répit salvateur avec I, premier doux interlude de cet album. Il sera de courte durée, et laissera rapidement Chaos Reign déferler sur nous avec sa lourdeur et ses harmoniques inquiétantes qui hantent littéralement le morceau tout en le rythmant, puis c’est avec une approche plus brute qu’A Winter Song ne nous offre une dose de froideur couplée à des guitares presque joyeuses, ainsi qu’un break mystérieux avant l’ouragan final. On retrouve une dose de groove teinté de Thrash sur To Tear the Flesh, mais c’est également avec une dissonance brumeuse que le groupe tisse sa composition, mêlant énergie et tonalités plus calmes avant que … But Grim Will Follow ne nous mène sur les chemins de la guerre avec une rythmique martiale efficace entre Black et Death Metal. Quelques passages plus lancinants viennent temporiser l’avancée implacable qui débouche sur II, le deuxième et dernier interlude où une corne inquiétante annonce I Am the End, la dernière composition, qui débute lentement et propose un son très différent des précédents morceaux, notamment au niveau de la voix, qui amplifie l’apocalypse à laquelle nous assisterons jusqu’à la dernière seconde.
Fall of Serenity est sorti de sa torpeur pour s’assombrir avec Open Wide, O Hell. Le groupe a toujours bénéficié de ses influences ténébreuses, mais c’est avec ce nouvel album qu’elles sont pleinement exploitées, créant un véritable théâtre lugubre où les musiciens s’expriment.
90/100
