Review 2138 : Hamferð – Men Guðs Hond Er Sterk

Hamferð dévoile son troisième album.

Très discret dans la scène Death/Doom, le groupe Féroïen revient en 2024 avec Men Guðs Hond Er Sterk, chez Metal Blade Records. Jón Aldará (chant, Barren Earth, Iotunn), Theodor Kapnas (guitare, Goresquad), Eyðun í Geil Hvannastein (guitare, Goresquad), Esmar Joensen (claviers), Remi Kofoed Johannesen (batterie) et Jenus í Trøðini (basse, Goresquad) ont travaillé cinq ans sur cet album.

Le groupe nous assomme dès les premières secondes avec un Ábær pachydermique qui mêle des riffs étouffants avec des parties vocales brutes, mais qui sait également nous maintenir au sol tout en plaçant une étincelle d’espoir avec le chant clair. Le contraste atteint son point culminant sur un final intense qui s’interrompt brusquement pour laisser Rikin nous plonger à son tour dans une mélancolie mélodieuse avant de se montrer beaucoup plus oppressante. Violence et douceur rivalisent dans ce tableau pesant avant de converger ensemble vers l’aérienne Marrusorg, où la dissonance règnera autant que la quiétude lors de ces passages plus doux qui mettent en lumière la voix claire avant de la voir coopérer avec la saturation pendant que les claviers nous enchantent. Glæman démarre plus lentement pour dévoiler ses sonorités inquiétantes qui voleront autour de nous tout au long de cette composition apaisante, puis le ton redevient ouvertement plus maussade avec Í hamferð, où une saturation accablante alourdit les riffs. Les voix se répondent et fusionnent pour créer une diversité transcendante qui prendra subitement fin alors que Fendreygar nous hypnotise déjà avec ses notes calmes tout en nous laissant nous enfoncer dans sa noirceur jusqu’à ce point de non-retour où les instruments agiront de concert pour nous clouer au sol, ne nous libérant que pour nous écraser à nouveau avec Hvølja. Les riffs grésillants et saccadés redéfinissent le concept même d’angoisse en nous laissant nous asphyxier pour finalement laisser Men Guðs hond er sterk, le titre éponyme, nous autoriser à respirer à nouveau avec une douce mélodie et quelques mots, probablement en islandais, essentiels à ce sentiment mitigé de fausse quiétude.

Pour ceux qui comme moi ont commis l’erreur de ne pas avoir écouté Hamferð depuis leur dernier album, Men Guðs Hond Er Sterk va sans nul doute s’insérer dans vos incontournables de l’année en faisant vivre l’oppression plus intensément que jamais.

95/100

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