Udåd vient d’émerger.
Créé par le musicien norvégien Thomas Eriksen (Mork, Pale Kids…), le projet retourne aux racines du Black Metal avec la sortie d’Udåd, chez Peaceville Records.
L’album débute par le son brut de Den Evindelige Ende, un premier titre qui va immédiatement nous dévoiler ses mélodies dissonantes ancrées dans une certaine mélancolie avant de laisser Bakenfor Urskogens Utkant révéler son approche glaciale et très brumeuse. Les hurlements fantomatiques renforcent l’aspect mystérieux et effrayant de la composition qui s’ancre dans des ténèbres impénétrables alors que Avgudsdyrker se montre beaucoup plus lancinante et inquiétante, créant un véritable voile renforcé par le mix âpre et les harmoniques entêtantes. On retrouve les tonalités lugubres dans Blodnatten, le morceau suivant, qui place ses leads aériens avant de nous envelopper dans sa rythmique peuplée de quelques cris qui nous font progressivement nous aventurer vers des patterns plus saccadés et énergiques tout comme sur Den Virkelige Apokryf qui débutera à toute allure. On retrouve ici les racines épiques et belliqueuses du Black Metal sous leur forme la plus (im)pure, alors que c’est dans l’angoisse et les tonalités glaciales que Vondskapens Triumf se développe, créant un véritable mur d’oppression grâce à des riffs tourmentés. Le solo vient donner une touche plus lumineuse aux influences presque majestueuses avant de continuer sur Kald Iver afin de développer ses éléments les plus distants et atmosphériques tout en laissant une certaine liberté à la basse. L’album prend fin avec Antropofagens Hunger qui nous ouvre peu à peu les portes de son vortex de noirceur parfois ponctué de quelques instants de flottement qui emportera notre esprit jusqu’aux confins du silence.
Bien qu’habitué à des mix Old School et brumeux, j’ai été très surpris par l’approche d’Udåd. Loin des standards actuels, Udåd est un album qui respecte ses racines, et pour peu que vous preniez le temps de vous y habituer, il vous révèlera sa beauté sombre.
80/100
