“En Avril, je fais light”, avais-je dis… mais ça, c’était avant de voir la date réunissant Stortregn, Burn Down Eden et nos locaux de Quantum Aberration.
Les trois groupes se sont donnés rendez-vous au Klub, à Paris, pour la seule étape française de la tournée des deux premiers. C’est donc au dernier moment que je saute sur l’occasion, sacrifiant allègrement des heures de sommeil au nom du Death Metal !
La soirée débute donc en vert avec Quantum Aberration qui va mettre une méchante fessée aux amateurs de technicité musicale et de sonorités grasses. Romain (guitare) et Pierre (basse) restent sur leurs positions à maltraiter leurs instruments, laissant Mike (chant) occuper le centre, vociférant sous la rythmique sauvage de ses camarades, parfois troublée par des leads tranchants. L’absence de batteur (remplacé par une mignonne petite peluche d’alien et d’un ordinateur) rend le show un peu automatique, n’autorisant que peu de temps au vocaliste pour présenter les morceaux suivants, mais la sauvagerie reprend le dessus et le public, visiblement assez présent ce soir, semble apprécier. On notera un sample particulièrement angoissant sur le début de Chainsaw Butchered, témoignant des influences Old School du combo, ainsi qu’une cover de Blinded by Fear d’At the Gates pour clôturer le show, et le moins que l’on puisse dire, c’est que les acclamations sont de mise !
Setlist : Worship My Agony – Corrosive Mentality – Shadow Of Evil – Call Of The Void – Rotten Flesh – Chainsaw Butchered – Blinded by Fear (At the Gates cover)
On continue la soirée en rouge avec Burn Down Eden, formation allemande qui va mettre un point d’honneur à nous faire remuer le crâne. “Nous sommes Burn Down Eden and that’s all that I remember from French lessons” nous dira même Pether Hantsche (chant) entre deux titres, dont les influences oscillent habilement entre Death Technique, Mélodique et une pointe de Black/Death qui aura tôt fait de motiver une fosse assez timide. A ses côtés, William Deacon-Säck (guitare) et Tom Noack (guitare) s’avancent régulièrement, reléguant Marco Schütze (basse/chant) à l’arrière, non loin de Warni Warneke (batterie) qui matraque ses fûts, mais rien n’empêche le groupe de tisser ses mélodies vives. Le vocaliste ne cessera d’haranguer les présents, nous incitant à nous rapprocher ou à les rejoindre dans son headbang fédérateur. Le set reste très constant, n’autorisant que peu de temps morts où la bonne humeur règne pour nous laisser reprendre notre souffle, et on ne peut que s’accorder à dire que les applaudissements qu’ils récoltent sont mérités !
Setlist : Sadomasochists From Beyond the Grave – A Bloody Pool of Angels – Reap the Apocalypse – Blood Splattered Symphony – Death of a Songbird – « Koppi » – Inquisitorial Belief Assertion – Abducted Reality – Hurricane of Greed – The Carnage Caused by Megalomaniac Gods – Witch’s Scorn
Troisième groupe, troisième couleur, puisque c’est avec du bleu que Stortregn monte sur scène nous asséner ses riffs surpuissants. Malgré le peu de place dont ils disposent, Johan Smith (guitare), Duran K. Bathija (guitare) et Manuel Barrios (basse) headbanguent en permanence, laissant Manu Frija (chant) haranguer la fosse en hurlant, pendant que Samuel Jakubec (batterie) délivre un véritable mur de frappes. Bien que le vocaliste soit remplaçant, on sent son énergie brute, qui colle parfaitement aux morceaux du combo, que ce soit lors des parties les plus énergiques ou pendant les passages complexes où le tapping règne sur les manches, suscitant l’attention de tous. Pour avoir déjà vu le groupe il y a quelques années lors de leur précédent passage dans la capitale (près de six ans, pour ceux qui suivent), je constate évidemment l’évolution du groupe, qui joue chaque note avec un entrain et une précision monstrueuses, tout en assurant une qualité sonore incroyable pour la petite salle, qui adhère évidemment sans demander son reste. Le set passe en un clin d’œil, et le dernier morceau sera bien évidemment l’occasion de remuer la nuque comme jamais, avant de saluer la formation.
Setlist : Ghosts of the Past – Xeno Chaos – Cosmos Eater – Omega Axiom – A Lost Battle Rages On – Timeless Splendor – The Revelation – Epitaph – An Evocation of Light
Chaque concert qui a lieu au Klub devient rapidement un événement fédérateur, et c’est le Death Metal qui a animé la salle ce soir-là. Que ce soit la brutalité de Quantum Aberration, les mélodies sombres de Burn Down Eden ou la puissance dévastatrice de Stortregn, les trois formations ont convaincu leur public. Les absents ont toujours tort, et c’est on ne peut plus vrai aujourd’hui !