Attendez-vous au chaos de Love Sex Machine.
Après huit années sans sortie, le groupe composé de Laurent (basse), Yves (guitare/chant), Xavier (batterie) et JB (guitare/chant) rejoint Pelagic Records pour la sortie de TRVE, son troisième album.
Le groupe attaque avec Fucking Snakes où l’on découvre leur son abrasif et oppressant doublé de vociférations étouffées, mais également quelques passages aux influences Hardcore plus brutes sous le chaos ambiant. La composition se coupe net pour laisser place à Test26 et à ses claviers entêtants qui rejoignent la base épaisse et entêtante, qui va même s’alourdir à coups de palm-mutes bien sentis pendant que les voix font rage en arrière-plan, avant de finalement s’éteindre pour passer à Trapped For Life et à ses mélodies lancinantes qui vont légèrement adoucir le venin auditif permanent. Body Probe adopte une approche relativement similaire, où des harmoniques dissonantes viennent hanter la base lente et pesante des musiciens qui donne une place importante à la basse, mais le titre est assez court, et Canopy prend rapidement la suite pour alimenter cet épais nuage sombre, qui offre cependant quelques passages plus majestueux. Les sonorités inquiétantes renaissent sur Broken Code, qui va adopter des patterns irréguliers pour appuyer son atmosphère étouffante à l’inverse de Carbonic Beast, qui paraît beaucoup plus accessible et presque même enjouée au premier abord. Le groupe va bien évidemment rendre l’ensemble aussi étrange et malsain que possible grâce à son flot très régulier, puis c’est avec Autism Factor qu’il apporte un mélange hétéroclite de mélancolie et de férocité non dissimulée, rendant la composition véritablement singulière. On continue avec Hollywood Story qui adopte des tonalités relativement douces puis finalement très motivantes sous ce voile saturé qui ralentit progressivement, puis l’album prendra fin sur 10 MASK où le groupe ne renonce pas à ses touches planantes sous le rideau de noirceur envahissante qui s’insinue dans les moindres recoins de notre esprit grâce à sa direction pessimiste.
Impossible de ne pas se faire happer de force par la saturation de Love Sex Machine. Entre Sludge, Post-Metal et tonalités pesantes, TRVE va trouver son public chez les amateurs de son gras et dissonant tout en respectant une certaine (im)pureté permanente.
80/100