Cinquième album pour Sarcasm !
Après une série de démos au début des années 90, le groupe revient à la vie 2015 et confirme son héritage suédois. En 2024, c’est avec Mourninghoul qu’Heval Bozarslan (chant, Deathswarm, Third Storm, Gold Spire), Anders Eriksson (guitare, Deathswarm), Peter Laitinen (guitare, Imperial Domain), Jonas Söder (basse, ex-Goatworship) et Jesper Ojala (batterie, Third Storm, ex-Morbid Illusion) frappent à nouveau.
L’album débute à toute allure sur As Northern Gates Open où les riffs tranchants et les grognements sombres s’ancrent dans un Black Metal furieux sans oublier leurs mélodies tranchantes et parfois majestueuses lorsque plus lentes. Le groupe embraye immédiatement avec Lifelike Sleep où le chant torturé rencontre une rythmique surpuissante, qui sera amenée à ralentir pour devenir oppressante grâce à des claviers imposants qui reproduisent à la perfection la langueur voulue avant de nous laisser un moment de répit sur l’introduction mystérieuse de Withered Memories of Souls We Mourn qui reviendra à ses racines Old School abrasives. Les musiciens s’assurent de faire remuer nombre de crânes avec cette machine de guerre qui nous piétine dans relâche, jouant avec les différentes allures pour nous mener à Dying Embers of Solitude et à ses leads envoûtants qui finiront eux aussi par céder à la férocité. Le morceau conserve sa touche planante et mélancolique même à un tempo élevé, puis c’est dans la lourdeur que le groupe attaque A Lucid Dream in the Paradigm Stream, comptant à nouveau sur des harmoniques intrigantes pour donner vie à ses riffs solides. Le break apaisant teintera la rythmique, accueillant même quelques choeurs féminins avant d’accélérer pour finalement revenir à ses racines ravageuses avec Awareness in the Dark qui offre aux guitares une place importante dans la charge, puis c’est avec No Solace From Above, la plus longue composition, que le groupe va nous montrer à quel point leur mélange est puissant. Elle débute avec une touche nostalgique et une voix samplée, tissant ses mélodies lentes avant d’y placer le chant étouffant, mais le son sera à nouveau brisé par cette voix lointaine, avant qu’elle ne se fasse piétiner par une légère accélération plus martiale qui conserve tout de même l’atmosphère apathique. Retour à la brutalité effrénée pour Absence of Reality, qui va nous asséner la dernière claque de l’album en couplant ses riffs vifs et solides avec une pointe plus harmonieuse mais toute aussi saturée pour accompagner les vociférations brumeuses.
Bien qu’étonné par une nouvelle sortie si proche, j’ai été enchanté d’entendre Sarcasm hurler à nouveau. Leurs racines suédoises déchirantes sont parfaitement exploitées sur Mourninghoul, nouvel album aux senteurs putrides qui n’a rien à envier aux monuments du style.
95/100