Six Feet Under s’énerve à nouveau.
Quatre ans après l’un des albums les plus controversés de l’histoire du Death Metal, Chris Barnes (chant, ex-Cannibal Corpse) sévit à nouveau, accompagné par Jeff Hughell (basse, Darkside of Humanity), “Lord Marco” Pitruzzella (batterie, Sleep Terror, Solus Ex Inferis, Waking the Cadaver, ex-Brain Drill, ex-The Faceless…), Ray Suhy (guitare, ex-Cannabis Corpse) et Jack Owen (guitare, Empty Throne, ex-Cannibal Corpse, ex-Deicide) et sort Killing For Revenge, son dix-huitième album, chez Metal Blade Records.
Le groupe attaque avec Know-Nothing Ingrate, une première composition relativement solide et accrocheuse où les grognements de Barnes semblent avoir repris du poil de la bête. La partie lead apporte une touche inquiétante à la rythmique qui se brise régulièrement, puis quelques pointes plus complexes apparaissent sur Accomplice to Evil Deeds, laissant les musiciens placer des riffs saccadés mais efficaces. Le solo reproduit le schéma du morceau précédent, puis Ascension prend la suite avec une approche Old School assumée qui laisse le son brut nous faire remuer le crâne frénétiquement tout au long de ses quatre minutes. On reste dans la puissance sauvage avec When the Moon Goes Down in Blood et ses harmoniques tranchantes qui viennent parfois renforcer l’aspect sombre et intrigant de certains passages tout en créant un contraste avec la lente et pesante Hostility Against Mankind où le son groovy est littéralement étouffant. Le terme “Death’n’Roll” prend tout son sens sur ce morceau avant de laisser place à Compulsive et à ses accents plus agressifs bardés de guitares aux racines Heavy, puis la sauvagerie reprend les rênes pour Fit of Carnage et ses patterns hachés menés par le blast. Une certaine quiétude habite l’entêtante Neanderthal, la plus longue des compositions, rendant le morceau plus lent et accessible, mais le carnage reprend dès Judgement Day où le groupe accélère significativement et propose des riffs massifs qui collent aux cris rauques du vocaliste. Bestial Savagery reprend sensiblement là où son prédécesseur s’arrête avec un tempo légèrement moins élevé mais une puissance de frappe similaire, puis les musiciens enchaînent sur Mass Casualty Murdercide où les riffs n’autorisent aucun temps mort, frappant sans relâche pendant que le frontman vocifère. Spoils of War prendra sa place avec des influences Heavy/Thrash qui donnent une pincée de diversité à la composition, puis l’album prend fin avec Hair of the Dog et son introduction pour le moins… dansante et surprenante, qui assume ses racines Hard Rock kitsch.
Si Six Feet Under nous prouve avec les premiers titres que le groupe sait toujours faire du Death Metal sauce Death’n’Roll efficace, l’album reste assez inégal. Certains titres sont plutôt bons, mais Killing For Revenge s’essouffle rapidement, avec cette impression de déjà vu amère.
55/100