Il a fallu moins d’un an à Austere pour créer à nouveau.
En 2024, Desolate (guitare/basse/claviers/chant, Temple Nightside, Unfelled, ex-Funeral Mourning…) et Sorrow (batterie/claviers/chant, Autumn’s Dawn, Germ, ex-Lord…) donnent vie à Beneath the Threshold, leur quatrième album, qui sort chez Prophecy Productions.
La complainte débute avec Thrall et son introduction apaisante qui rejoint l’atmosphère plus pesante et ses cris fantomatiques, laissant la guitare lead tisser sa mélodie entêtante. La base rythmique est relativement simple et régulière, mais elle finira par accueillir une double pédale plus lourde et quelques parties de chant clair inquiétantes avant que les grognements ne reviennent pour nous laisser dériver The Sunset of Life et ses accents Gothiques planants. Les deux voix se mêlent habilement pour faire vivre les riffs dissonants qui nous accompagnent dans cette progression lancinante avec une touche épique jusqu’à ce break salvateur qui nous autorise à respirer avant de remettre la tête sous l’eau jusqu’à ce que Faded Ghost ne vienne nous envelopper de ses notes éthérées. Le chant clair domine sur ce court morceau, lui donnant une certaine légèreté qui s’estompe avec Cold Cerecloth où la rythmique reprend le dessus pour développer son voile ténébreux pendant que les hurlements renaissent pour draper la composition dans une noirceur majestueuse et imposante. On revient dans la quiétude avec Words Unspoken, la composition la plus courte de l’album, qui nous offre une pause instrumentale vaporeuse avant de s’ancrer à nouveau dans le désespoir sur Of Severance, qui va refermer l’album avec ce son brumeux dans lequel on perçoit quelques harmoniques plus douces qui nous incitent à sombrer avec les musiciens dans ce dédale opaque pour y abandonner notre esprit jusqu’aux dernières notes de cette longue composition.
La magie d’Austere n’a jamais disparu, et la proximité des deux sorties ne l’a pas non plus altérée, bien au contraire. Beneath the Threshold reprend là où son prédécesseur nous avait abandonnés pour continuer cette balade mentale aux confins des ténèbres.
90/100