Review 2225 : Keres – Homo Homini Lupus

Keres part en chasse.

Créé en Italie en 2016, le groupe sort une démo et un EP la même année, puis restera assez discret, jouant tout de même quelques shows. En 2024, Ares (chant), Azrael (guitare), Astahrot (guitare), Hrymr (basse) et Notrhakr (batterie) signent chez Gruesome Records pour annoncer Homo Homini Lupus, son premier album.

Exist for War, le premier titre, nous met immédiatement face à une rythmique massive où double pédale et riffs vifs doublés d’harmoniques sanglantes cohabitent sous les vociférations furieuses. Violence pure et sonorités cinglantes se mêlent dans l’approche dynamique qui deviendra finalement plus saccadée, puis Immaculate Incarnation of Darkness vient nous marteler à son tour en continuant d’injecter ses influences Death Metal lourdes et en révélant des mélodies entêtantes. Le son étouffant continue de nous oppresser lors du break dissonant avant d’accélérer une dernière fois jusqu’à Oblivion où l’introduction nous laisse déjà présager la sauvagerie qui ne manquera pas de s’installer aussi naturellement en nous rouant de coups. La rythmique s’adoucit à de rares moments sur le final, puis Pale Horse of Extinction prend la suite pour entretenir l’enfer de rage que le groupe nous déverse en continu, injectant ici quelques parties lead intenses avant de repartir sur Until Everythings Burned où les musiciens laissent libre cours à leur furie. A chaque instant où l’agression semble s’envoler, elle revient avec la même puissance, faisant de la courte introduction de Leviathan le seul instant de répit, rapidement rattrapé par des riffs hachés qui deviendront le mot d’ordre du morceau par la suite, créant une dynamique accrocheuse mais explosive, en particulier sur cette dernière éruption. On continue avec Eradicate the Infected Seed, composition sur laquelle certaines parties vocales deviennent plus malsaines, complétant les hurlements féroces avec leur touche sombre, puis disparaissant sur le break inquiétant pour revenir en nous menant à Void and Silence, qui sera paradoxalement l’un des morceaux avec le plus de temps mort, mais aussi celui où les riffs s’enflamment le plus avant de disparaître à jamais.

L’absence de Keres est rapidement comblée par la puissance brute de Homo Homini Lupus, ainsi que par sa noirceur virulente. L’album nous prend à la gorge, nous hurle toute sa haine au visage et ne nous relâche qu’à la dernière seconde. Une expérience intense.

95/100

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