Combichrist garde la forme.
Créé en Norvège en 2003 par le vocaliste Andy LaPlegua, le projet accueille différents musiciens au cours de sa carrière, que ce soit en live ou en studio. En 2024, le groupe dévoile en compagnie d’Eric13 (guitare), Elliott Berlin (claviers/basse), Dane White (batterie) et Jamie Cronander (guitare/claviers) CMBCRST, son dixième album, chez Out Of Line Music.
Children Of Violence renoue immédiatement avec ses racines Electro/Industrial qui rappellera des souvenirs aux fans des premières années, mais on sent que l’agressivité n’est jamais loin, en particulier chez le vocaliste. Le son reste toutefois dansant, à l’inverse de D For Demonic qui propose des riffs Metal vifs pour alimenter son approche beaucoup plus directe et accrocheuse, que j’espère réellement voir à l’œuvre en live. Les parties bruitistes sont tout de même de la partie, n’autorisant qu’un moment de flottement avant de charger à nouveau en nous menant à Heads Off, où l’énergie brute et les cris rencontrent des nappes de claviers planantes, parfois même inquiétantes. Le break saccadé est la preuve de ce mélange étrange, qui change sur Only Death Is Immortal en laissant une plus grande liberté aux parties mystérieuses sous la marche martiale rythmée et les vociférations du commandant LaPlegua. L’oppression reprend tout en devenant presque dansante avec Compliance, la composition suivante, qui va sans aucun doute faire remuer les soirées Goth du monde entier, alors que Northern Path nous dévoile une froideur d’abord apaisante, mais qui nous envahit peu à peu pendant que la rythmique se développe, pour reprendre son aspect plus lourd. Through the Ravens Eyes va proposer une ambiance éthérée pour faire naître de temps à autre des parties beaucoup plus entraînantes, presque même épiques avant que Wolves Eating Wolves ne prenne sa place pour placer des influences bien plus féroces mais soutenues par une base aérienne mais sombre. Le groupe s’ancre à nouveau dans l’Industrial pur avec Not My Enemy où les guitares ne font qu’accompagner les différents samples et effets qui s’enflamment régulièrement pour accompagner la rage du chanteur et faire de ce titre l’un des plus efficaces de l’album. Modern Demon nous ramène sur le dancefloor avec des sons plutôt accessibles, puis Planet Doom et son clip vidéo rétro nous replonge dans l’horreur des années 80 avant de frapper avec un rythme spasmodique et vif. L’atmosphère reste similaire avec Sonic Witch et ses sonorités lancinantes troublées par quelques harmoniques plus dissonantes, puis des racines Punk apparaissent avec Violence Solves Everything (Part 1), un court et violent interlude qui laisse Violence Solves Everything (Part 2 – The End of A Dream) clore l’album en revenant dans le style habituel du groupe, où les claviers savent parfaitement faire place à une rythmique solide lorsque c’est nécessaire, ou au contraire habiter l’intégralité du moment.
Combichrist assume parfaitement son évolution vers le Metal Industriel, et nous propose avec CMBCRST une poignée de riffs efficaces. Les quelques titres plus Old School feront plaisir aux fans de la première heure, et je suis certain que tout le monde y trouvera son compte !
80/100