Il y a certains groupes que je n’imaginais jamais voir jouer en France, et Psyclon Nine – figure majeure de l’Aggrotech/Industrial – en fait partie. Pourtant, en 2024, le groupe annonce deux dates exclusives en France. Je n’y croyais toujours pas, mais je suis devant l’O’Sullivan Backstage by the Mills pour cette soirée organisée par Base Productions, qui sera ouverte par Antania, formation qui m’est encore inconnue.
La soirée commence donc avec Antania, duo américain formé il y a un peu moins d’un an composé de la vocaliste encapuchonnée Kali Mortem, et de Dr. Luna, un homme masqué qui s’installe derrière son assortiment de claviers, pédales et effets en tout genre. Le son qu’ils produisent est un mélange sombre de Doom pesant teintés de Black Metal vicieux, d’Aggrotech brutal, de basses saturées à l’extrême et de murmures obscurs, servi sous des flashs lumineux et des contre jours mystérieux, et le moins que l’on puisse dire, c’est que le combo maîtrise parfaitement son univers ! Chaque morceau est plus oppressant que le précédent, et le public se laisse facilement happer par leur noirceur délivrée par les nombreuses pédales que Dr. Luna ne manque pas de martyriser pour ajouter fureur et sons dérangeants à leur voile d’angoisse musical. Le seul défaut ? C’était trop court.
Le public se masse devant la scène pour le clou du spectacle, la toute première date française de Psyclon Nine. Et lorsque Jon Siren (batterie) et Todd Buller (claviers/guitare) montent sur scène, on sent aux acclamations à quel point le show est attendu. Les premières vagues de son nous parviennent, et Nero Bellum (chant) déboule sur scène, totalement possédé, pour nous offrir ses hurlements perçants tout en haranguant une foule acquise dès les premières secondes et en arpentant son espace de jeu. Mis à part une pédale qui lui offre un peu d’écho ainsi qu’un masque à gaz pour les parties plus vaporeuses nourries au vocodeur, sa voix est incroyablement agressive et stridente, collant parfaitement à la fureur de la rythmique délivrée par ses camarades, ce qui rend le show vraiment impressionnant. Todd lâchera son clavier après quelques morceaux pour se saisir de sa guitare, délivrant une rythmique martiale ou posant avec son instrument un peu en retrait, mais la performance n’en est que plus dynamique, et le trio roule littéralement sur la capitale à grand coups d’angoisse et de flashs lumineux. On notera également quelques remerciements de la part de Nero, ainsi qu’un “Give us some fucking violence!” qui aura pour effet de faire mosher les plus excités au centre de la fosse, et c’est après un rappel monumental que le show prend (déjà) fin, sous une nuée d’acclamations plus que méritées.
Setlist : Divine Infekt – As You Sleep – Behind a Serrated Grin – We the Fallen – Heartworm – Shadows Unveiled – See You All in Hell – Money and Sex and Death – The Poison Will Deaden the Pain – For the Night Is Dark and Full of Terrors – Better Than Suicide – Parasitic
Rappel : Remains of Eden: II – Use Once and Destroy
La pression redescend et la salle commence à se vider alors que les musiciens nous attendent au stand de merchandising, disponibles pour quelques autographes ou photos. Il y a quelques années, je n’imaginais pas voir un jour Psyclon Nine sur scène, et l’attente inespérée a été récompensée ce soir avec un concert littéralement dantesque, doublé de la surprise qu’était Antania et leur performance aussi inquiétante qu’accrocheuse. Merci à Base Productions pour la soirée ainsi que l’accréditation photo !