Review 2237 : Dvne – Voidkind

Retour de Dvne avec son troisième album.

Trois ans après Etemen Ænka, le groupe composé de Dan Barter (chant), Victor Vicart (claviers/chant/guitare), Allan Paterson (basse/guitare), Dudley Tait (batterie) et leur nouvelle recrue Maxime Keller (claviers/chant) dévoilent Voidkind, toujours chez Metal Blade Records.

L’album débute sur les chapeaux de roues avec Summa Blasphemia qui nous emporte immédiatement grâce à son mélange éthéré de lourdeur et de rage, mais également de tonalités planantes, qui vont dominer la composition. Voix claire et cris se répondent sous une rythmique changeante qui laisse autant de place au calme qu’à la violence et qui nous mène à la complexe mais fascinante Eleonora qui s’en remet au tapping et à ses patterns entêtants pour nous hypnotiser avant de libérer les parties vocales et la rythmique puissante. Le groupe exploite parfaitement ses racines Prog explosives avant de revenir à un son plus lumineux sur Reaching for Telos laissant les patterns joyeux et accrocheurs s’exprimer bien que la violence soit parfois présente, créant une sorte de contraste enjoué. On trouvera tout de même une petite touche de mélancolie avant le final qui débouche sur la sauvage Reliquary où les riffs s’emmêlent en suivant leur étincelle de folie tout en restant extrêmement cohérents, créant des moments plus intenses grâce à la saturation. C’est une fois de plus avec le final que la composition atteint son point d’orgue, mais le désespoir fera place à la quiétude avec Path of Dust, un interlude apaisant où le chant clair nous mène à Sarmatae pour célébrer le retour des riffs travaillés aux harmoniques dissonantes qui flottent naturellement. Les musiciens nous offrent une nouvelle pause avec la glaciale Path of Ether et son vent de douceur, mais la noirceur ne tarde pas à refaire surface avec la rythmique convolutée d’Abode of the Perfect Soul qui nous inonde de sa lourdeur complétée par les hurlements et le chant clair. Le morceau avance jusqu’à se fondre peu à peu dans le silence, et finalement céder sa place à Pleroma et à sa gaieté étrange qui ne demande qu’à se laisser malmener par la brutalité des racines Post massives avant de se faire bercer par le break pour mieux revenir flotter avec nous jusqu’à Cobalt Sun Necropolis, la plus longue des compositions, qui tisse doucement sa toile envoûtante tout en cédant progressivement à l’agressivité sombre pour s’y abandonner totalement et exploser en plein vol.

Dvne maîtrise chaque instant de Voidkind, créant à sa guise un monde complexe en évolution permanence. Ne vous laissez pas avoir par sa longueur, car l’album va vous hypnotiser et vous permettre de décortiquer les riffs en un rien de temps.

85/100

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