Hippotraktor revient en force.
Trois années après leur premier album, le groupe composé de Stefan de Graef (chant), Jakob Fiszer (basse), Chiaran Verheyden (guitare), Lander De Nyn (batterie) et Sander Rom (guitare/chant) continue son aventure avec Pelagic Records pour la sortie de Stasis.
Dès ses premières notes, Descent nous écrase et nous étouffe sous sa saturation saccadée tout en plaçant quelques leads plus aériens avant que les parties vocales ne renforcent l’oppression. Le chant clair prend le relai pour nous accorder quelques courts moments de répit qui rejoignent parfois la complexité évidente des passages agressifs comme sur le final où ils fusionnent avant de laisser place à Echo et ses tonalités lancinantes. Le rythme est assez naturel, alternant entre violence et douceur sous une approche abrasive mais assez accessible, alors que Silver Tongue revient dans une dissonance fascinante et relativement planante qui se prête parfaitement aux éruptions imposantes. La rythmique ralentira pour proposer un groove malsain avant d’afficher des racines Prog, voire même Post-Rock sur Renegade qui propose le contraste le plus intense de l’album pour renforcer chacun des deux opposés dans son propre style tout au long de la composition. The Indifferent Human Eye dévoile d’abord de la douceur avec quelques notes étouffées, mais le mélange ne tarde évidemment pas à s’enflammer en permettant aux deux voix de se répondre et de s’allier pour se renforcer mutuellement avant le passage Djent qui mène à l’écrasante Stasis, la composition éponyme. Sa noirceur la rend extrêmement propice à toute sorte d’alourdissement soudain comme il en arrive souvent au cours du morceau, puis The Reckoning vient apporter une touche rafraîchissante et hypnotique, mais on se met à redouter l’explosion qui n’arrivera qu’après la moitié du titre, et qui nous traîne jusqu’aux derniers instants de silence.
Avec son approche abrasive, Hippotraktor mêle des styles lourds et parfois complexes tout en autorisant à son auditeur des moments de douceur bienvenus. Stasis n’est pas un album réellement accessible, mais il sait se révéler aux méritants.
85/100