Eivør nous invite au voyage.
Depuis son plus jeune âge, la chanteuse féroïenne ne s’autorise aucune limite, et explore les styles musicaux, allant du Rock au Folk, en passant par le Jazz, le Blues, etc… en plusieurs langues. En 2024, elle annonce la sortie de son nouvel album ENN chez Season of Mist, accompagnée de nombreux musiciens au piano, violon, percussions, guitares et autres cordes.
Pour cet album, Eivør est à nouveau loin d’être cantonnée à un seul genre. Programmée en tête d’affiche de la Temple du Hellfest Open Air le lendemain de la sortie de son album pour clore la journée consacrée au Folk, je m’attendais personnellement à entendre la musicienne s’orienter vers cet univers, mais je me trompais. Depuis les nappes de claviers enchanteresses et vaporeuses d’Ein Klóta, le premier titre, à l’ambiance Electro/Pop minimaliste de Jarðartrá, le morceau suivant, on pourrait peiner à trouver la cohérence. Mais elle apparaît plus claire avec l’atmosphère presque Rock d’Hugsi Bert Um Teg, ainsi que l’infinie douceur de Purpurhjarta : la voix de l’artiste sait nous guider partout où elle le souhaite. On se laisse alors hypnotiser par Enn, la composition éponyme aux effets entêtants, puis par les harmoniques de Lívsandin où les univers se mêlent avec une pointe de mystère, à nouveau portée par la voix envoûtante. Les racines NeoFolk d’Upp Úr Øskuni assombrissent le climat de quiétude qui régnait jusqu’à lors tout en nous dévoilant un son de plus en plus majestueux, puis la pression redescend à nouveau avec Gaia, le dernier morceau, qui permet au groupe de refermer l’album sous son voile apaisant, comme il avait débuté.
Aussi cohérent que versatile, l’univers d’Eivør se décline au pluriel, laissant la vocaliste explorer de nombreux terrains musicaux. ENN nous offre huit expériences sonores différentes qui sauront parler au plus grand nombre en attendant de s’exprimer sur scène.
70/100
