Review 2256 : Houle – Ciel Cendre et Misère Noire

Houle tend ses voiles.

Après un premier EP et de nombreux concerts acclamés, le groupe composé de Crabe (guitare), Græy Gaast (basse), Zéphyr (guitare), Adsagsona (chant) et Vikser (batterie) dévoile en collaboration avec Les Acteurs De L’Ombre son premier album, Ciel Cendre et Misère Noire.

Le vent, puis quelques chants de marins, et nous voilà projetés avec fracas sur La Danse du Rocher et ses cris stridents, première approche avec les mélodies glaciales du groupe. On y retrouve ce chant obsédant rapidement reconnaissable, mais aussi l’approche harmonieuse et violente des musiciens ainsi qu’une basse envoûtante et quelques légères touches de chant clair pour marquer le break avant que la tempête ne sévisse à nouveau en nous emportant jusqu’à Mère Nocturne. Le morceau se fait immédiatement plus sombre et plus dissonant, accentuant les vagues de violence qui s’abattent régulièrement sur nous avec leurs tonalités saisissantes combinées à la fureur de la vocaliste avant de ralentir sur Sur Les Braises Du Foyer, où l’oppression monte peu à peu entre les tonalités majestueuses et la lourdeur. Le titre est long, et l’atmosphère change tout au long de la composition pour laquelle un clip vidéo aussi intrigant que fascinant a été tourné, mais le principal point de bascule est le break central qui enflammera la rythmique avant qu’elle ne se noie dans la mélancolie. Noirceur et angoisse referont surface avec Derrière l’Horizon et sa touche martiale, mais à nouveau le morceau est soumis aux volutes aériennes qui lui donnent un aspect plus vaporeux qui se confirment avec Et Puis Le Silence, un interlude mélodieux et planant d’un peu plus d’une minute. La basse reprend la tête du groupe pour débuter Sel, Sang et Gerçures, suivie de près par des guitares sanglantes et ses racines Black Metal hypnotiques qui filent à vive allure, uniquement arrêtées par de rares pauses imposantes, comme ces choeurs fédérateurs avant le solo, puis le final. Pour clore son album, le groupe place Née des Embruns, une composition de douze minutes qui débute avec le bruit des vagues, puis une mélodie apaisante et enfin cette voix torturée mais captivante qui met lentement le feu aux poudres et qui embrase complètement la rythmique en nous faisant voguer à leurs côtés au son de leur courroux profond, mais également des accalmies qui bercent notre esprit jusqu’au silence.

Leur premier EP avait conquis nombre de marins, et Houle continue son voyage à travers les mers grâce à Ciel Cendre et Misère Noire. Toujours plus saisissant, toujours plus ancré dans sa noirceur contrastée, le groupe a définitivement progressé sur tous les points.

95/100

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