Review 2263 : Replacire – The Center That Cannot Hold

Replacire reprend du service.

Sept années après leur précédent album, le groupe désormais mené par Eric Alper (guitare), Kee Poh Hock (guitare), Zak Baskin (basse, live pour Black Crown Initiate, Fuming Mouth), Joey Ferretti (batterie, Necronomicon Ex Mortis, live pour Black Crown Initiate) et James Dorton (chant, Black Crown Initiate, The Faceless, live pour Ne Obliviscaris) dévoile The Center That Cannot Hold, son troisième album, chez Season of Mist.

Bloody-Tongued and Screaming nous tombe immédiatement dessus et frappe à pleine puissance avant de dévoiler ses racines Prog saccadées qui complètent parfaitement la violence, pendant que le vocaliste s’époumone, rejoignant ses camarades dans les vagues de rage. Les musiciens redoublent de sauvagerie et de précision sur The Center That Cannot Hold, le morceau éponyme, qui se montre aussi virulent que complexe dans cette composition perturbante projetée à toute allure avant d’enchaîner avec la toute aussi virulente Living Hell, qui profite de quelques passages plus lents et sombres pour devenir oppressante. A Fine Manipulation permet aux musiciens d’explorer la dissonance, mais également le chant clair et l’extrême lourdeur avant de laisser place à The Helix Unravels où la rythmique s’enflamme à nouveau pour créer une sorte de chevauchée mouvementée qui laisse l’imprévisible et la puissance se côtoyer pendant que blast et double pédale se relaient. Drag Yourself Along the Earth pourrait nous faire penser que le groupe ralentit enfin, mais ce ne sera le cas que grâce à ces vagues de douceur, qui seront totalement annihilées sur Inglorious Impunity, où les patterns explosifs reprennent de plus belle sans oublier cette touche d’habileté. On retrouvera l’aura aérienne avec The Ghost in the Mirror et ses quelques notes brumeuses qui seront de temps à autres écrasées par la brutalité avant de donner naissance à Hoard the Trauma Like Wealth qui propose des patterns relativement similaires avec quelques harmoniques plus planantes, alimentant une fois de plus le contraste, parfois soudain. Transfixed on the Work continue dans cette lignée aussi brusque et ravageuse que méticuleuse et réfléchie, puis l’album prend fin avec Uncontrolled and Unfulfilled où le groupe exploite pleinement ses racines Prog, mettant même parfois la violence du Death Metal de côté avant de l’y injecter à nouveau.

Replacire dévoile avec le long The Center That Cannot Hold un véritable travail d’orfèvre. Tout y est : violence, fureur, technicité, dissonance, passages aériens… le groupe sait exactement gérer chaque élément de son style pour rendre le mélange cohérent.

85/100

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