Oubliette gronde à nouveau.
Créé en 2011 aux Etats-Unis par Mike (guitare/chant, ex-Inferi, ex-Enfold Darkness) et Emily Low (chant), le groupe complété aujourd’hui par Andrew Wampler (guitare, Ophiuchus), Cole Gerdeman (basse, While You Were Asleep), Chris Austin (guitare) et Spencer Moore (batterie, Inferi, Phobos, Æther Realm en live) présente Eternity Whispers, son troisième album, via The Artisan Era.
Primordial Echo débute avec une douce mélodie, mais la puissance du Black Metal envahit finalement l’atmosphère puis accueille les hurlements tout en s’enflammant et en libérant quelques parties dissonantes. La rythmique furieuse reste tout aussi harmonieuse qu’imprévisible, reposant sur des leads intenses qui finiront par s’apaiser pour laisser With Death’s Shadow dévoiler ses sonorités aériennes et mélancoliques. On retrouve cette force accrocheuse et majestueuse au sein des riffs sombres et agressifs, mais également un passage beaucoup plus doux pour annoncer le solo avant de repartir à toute allure sur Consumed by the Void, où le groupe est rejoint par Dave Palenske (Chaos Sanctuary, Volcandra…) pour quelques parties vocales. Le morceau est relativement dense, mais il marque grâce à sa déferlante qui ne cesse que pour placer un passage martial qui réouvre les vannes en nous menant à Desolate Path et à sa douceur enchanteresse, piétinée avec fougue lorsque le groupe entre à nouveau en jeu. Les musiciens conservent cette teinte maussade et nostalgique dans les guitares, tout comme sur Dreams of Nevermore où ils accueillent Stevie Boiser (Inferi, Equipoise, ex-Ashen Horde) pour compléter les rugissements d’Emily sur les vagues ténébreuses qu’offre la rythmique saccadée. Ben Karas (Windfaerer) prête son violon au groupe sur Ember’s Embrace pour donner une touche plus tragique à leur musique sur ce titre instrumental saisissant, puis Vanish vient refermer l’album en proposant des mélodies toutes plus déchirantes les unes que les autres, que ce soit avec les guitares tranchantes ou la basse hypnotique.
Eternity Whispers condense en quarante minutes toute la furie et toute la rage d’Oubliette, tout en lui donnant une dimension aussi mélodieuse qu’agressive. Il n’est pas rare que le Black Metal Mélodique propose d’excellents albums, mais celui-ci est clairement de qualité supérieure.
95/100