Review 2291 : Seth – La France des maudits

La révolte gronde chez Seth.

Avec leur septième album, La France des maudits, le groupe composé d’Heimoth (basse, Sinsaenum), Alsvid (batterie, Griffar, ex-Ad Patres, ex-Enthroned), Saint Vincent (chant, Blacklodge, Vorkreist), Drakhian (guitare, Griffar, ex-Loudblast), Pierre Le Pape (claviers, Melted Space, Embryonic Cells, ex-Wormfood) et Esx Vnr (basse, Vorkreist, ex-Glorior Belli, ex-Merrimack) confirme son partenariat avec Season of Mist.

Paris des Maléfices entre dans le vif du sujet avec des riffs tranchants soutenus par quelques claviers majestueux, puis par des vociférations vindicatives. L’ambiance change assez naturellement pour laisser des mélodies entêtantes entrer en jeu, puis la fureur revient avec Et que Vive le Diable ! où les influences Old School s’expriment grâce à une dissonance malsaine. On trouve un semblant d’harmonie dans ce chaos dansant galvanisé par les hurlements de Saint Vincent qui serpentent entre les leads cinglants avant de s’ancrer un temps dans l’oppression sur La Destruction des Reliques et sa lenteur cathartique qui ne sera troublée que par une batterie énergique. La rythmique conserve cette touche plus lancinante même lors des accélérations, mais le final imposant vient nous rappeler la puissance du groupe, qui enchaîne avec la mélancolique Dans le Coeur un Poignard, pervertie par les influences malsaines de cette fausse quiétude ténébreuse et aérienne. Le final sombre très clairement dans la folie et nous embrume l’esprit avant de nous accorder une pause bienvenue sur Marianne, interlude apaisant aux couleurs de cette figure symbolique de la République française avant de renouer avec la saturation lorsque débute Ivre du Sang des Saints, avec une approche accrocheuse et motivante. Blast et riffs saccadés collaborent pour donner un aspect véritablement guerrier à ce morceau pendant que le vocaliste tisse son venin, mais le break viendra donner des tonalités plus aériennes aux derniers instants qui nous mènent à Insurrection et son évidente vindicte, complétée par une atmosphère imposante. Le titre est relativement long et nous conte une agressivité mi-historique, mi-blasphématoire, mais il est lui aussi brisé par une brume de calme oppressante avant le retour de la tempête, puis c’est avec Le Vin du Condamné, dernier titre où les musiciens mettent l’accent sur la dimension théâtrale et majestueuse plus que sur la violence elle-même, que le groupe referme son album, créant une sorte de point d’orgue d’intensité.

Si vous aviez un quelconque doute à leur sujet, Seth est un grand groupe, et la scène française peut en être fière. La France des maudits sait parfaitement employer tous les moyens à sa disposition pour nous fasciner, puis nous frapper sans relâche, avant de revenir à une beauté captivante.

95/100

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