Review 2327 : Arka’n Asrafokor – Dzikkuh

Vous n’avez pas pu passer à côté d’Arka’n Asrafokor.

Le groupe vient du Togo, et commence à se faire connaître en 2019 avec la sortie de son premier album, qui va doucement leur forger une réputation dans la sphère Thrash/Groove Metal, qu’ils mêlent à la culture de leur pays, nommant leur style “asrafocore” (“la musique des guerriers).

En 2023, Rock Ahavi (guitare/chant), Francis Amevo (basse), Richard Siko (batterie), Mass Aholou (percussions) et Elom Ahavi (claviers/chant) signent chez Reigning Phoenix Music, et dévoilent un an après Dzikkuh, leur deuxième album.

Le groupe attaque immédiatement avec The Truth, mélangeant des riffs énergiques avec des parties de percussions et choeurs beaucoup plus planants, instaurant immédiatement un contraste intéressant. Le groove de la rythmique est indéniable, notamment lors des breaks, ainsi que sur Not Getting In Line qui promet une charge accrocheuse pour appuyer leur message vindicatif et leurs leads tranchants sur cette base saccadée. On continue dans cette approche ravageuse avec Walk With Us, où les parties vocales se diversifient avec une touche de Rap qui colle étrangement à ce choc des cultures, et qui permet une transition fluide avec les parties plus agressives ou avec les éléments chantants de Angry God Of Earth, la composition suivante. On trouve des racines Old School brutes et évidentes, mais le morceau est assez court, et il passe rapidement la main à Mamade, où les éléments Folk prédominant dans un premier temps, proposant même une douceur inattendue. La férocité aux harmoniques dissonantes reviendra bien évidemment, alternant avec les passages calmes, puis on retourne sur le champ de bataille au son des lames d’Asrafo, où le tempo accélère instinctivement pour permettre au groupe de placer double pédale furieuse et parties vocales variées. On découvre d’autres influences sur les premiers instants de Final Tournament, mais le groupe revient sans mal à ses bases remuantes, avec toutefois une voix plus lointaine sur le break, puis on se confronte à des relents de Nu Metal sur Still Believe, un morceau assez accessible et relativement fédérateur. Nouveau moment de douceur influencée par la musique togolaise avec le break de Home, qui tranche littéralement avec les deux parties qui l’entourent, puis The Calling vient refermer l’album dans des tonalités proches de celle d’une Power Ballad, avec ses parties apaisantes et bien évidemment ses refrains plus lourds.

Bien qu’assez loin de notre culture occidentale, Arka’n Asrafokor a su trouver un équilibre entre Thrash/Groove Old School et ses propres influences. Dzikkuh va intriguer, faire parler et surprendre un public non averti, mais il va surtout faire son chemin et faire remuer les fosses.

75/100

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