In Aphelion rôde la nuit.
Actif depuis 2020 entre Suède et Pays-Bas, le projet de Sebastian Ramstedt (guitare/chant, Necrophobic, ex-Nifelheim…) regroupant Marco Prij (batterie, Cryptosis, ex-Distillator), Johan Bergebäck (guitare, Necrophobic, ex-Nifelheim…) et Tobias Cristiansson (basse, Darkened, Necrophobic, ex-Dismember, ex-Grave…) signe cette année chez Century Media Records avant de dévoiler Reaperdawn, son deuxième album.
Si les premiers instants de The Fields in Nadir semblent relativement apaisants, la suite est beaucoup plus macabre, convoquant les arcanes du Black Metal avec des mélodies glaciales ainsi que des parties vocales furieuses, orientant parfois la composition vers une approche assez martiale. Les parties lead déferlent sur cette vague de noirceur qui nous emporte vers A Winter Moons Gleam, où la quiétude apparaît à nouveau en premier pour faire place à une rythmique mélancolique mais accrocheuse contrastée par les vociférations plus agressifs que l’on retrouvera avec la virulente When all Stellar Light is Lost qui démarre à toute allure. Un break plus lent nous permet de reprendre notre souffle avant le solo cosmique qui mène l’accélération, mais le titre est relativement court et il nous précipite vers The Darkening et ses harmoniques dissonantes qui habillent à merveille le son régulier de la rythmique. Le son s’embrasera vers le centre de la composition pour devenir encore plus oppressant tout en adoptant des influences Thrash tranchantes, mais les guitares reprennent une forme complexe et travaillée sur They Fell Under Blackened Skies, adoptant un rythme soutenu pour renforcer leur puissance brute. Les touches entêtantes des passages majestueux leur donnent un aspect apaisant, puis le final nous autorise un moment de répit avant que Further From the Sun ne prenne la suite et nous dévoile ses volutes brumeuses dans sa toile lancinante. La rythmique place bien évidemment quelques passages plus violents, offrant également un espace à ce solo enivrant avant de charger à nouveau vers Reaperdawn, la courte composition éponyme, qui ne perd pas un seul instant pour nous lacérer avec des mélodies déchirantes, mais également un rythme saccadé inhabituel. L’album se termine avec la longue et mystérieuse Aghori, où son clair et grognements se mêlent pour nous accompagner dans cette caverne fascinante occupée par une lourdeur étrangement douce, mais qui abrite toutefois ses dangers.
L’approche mélodieuse d’In Aphelion se démarque par sa capacité à mêler les opposés, tissant des liens entre des éléments parfois inattendus. Reaperdawn convainc sans mal grâce à une dualité entre fureur et touches aériennes.
85/100