Review 2344 : Forgotten Tomb – Nightfloating

La douleur de Forgotten Tomb est loin d’être terminée.

Créé en Italie en 1999 en tant que projet solo par Ferdinando « Herr Morbid » Marchisio (tous instruments puis chant/guitare, Formalist, Tombstone Highway), il est aujourd’hui accompagné par Alessandro « Algol » Comerio (basse, Hiems), Kyoo Nam « Asher » Rossi (batterie, Whiskey Ritual, Caronte, Kirlian Camera, Tulpa) et J (guitare, Aara, Malphas, Thron, ex-Chotzä) pour la sortie de Nightfloating, son onzième album.

Nightfloating, le titre éponyme, est le premier à nous envelopper dans sa dissonance morose, créant immédiatement un mélange entre agressivité via les hurlements et une sorte de léthargie grâce à la rythmique. Leads et claviers participent à cette ambiance entêtante qui se révèle finalement être de plus en plus douce, mais qui va finalement disparaître pour faire place à la lancinante A Chill That You Can’t Taint où les harmoniques volent librement et nous mènent à travers cette rivière de noirceur. Les hurlements du vocaliste restent très bruts, même lors des moments les plus apaisants, créant une sorte de violence sous-jacente qui apparaît de temps à autres avant de laisser les claviers nous emporter sur This Sickness Withered My Heart qui redonne la parole aux influences DSBM de la formation. Ces racines Old School bienvenue se couple parfaitement avec les touches plus aériennes que les musiciens développent ici, et le morceau file naturellement pour se transformer en rideau d’oppression lorsque Unsafe Spaces prend la suite, tissant des harmoniques plus pesantes que sur les morceaux précédents. On retrouve la même direction dans les solos macabres qui ne font que rendre l’écoute plus angoissante encore, tout comme la composition instrumentale qui suit nommée Drifting, où des claviers relativement minimalistes et très répétitifs aux influences Dungeon Synth sont à l’oeuvre avant de laisser place à A Despicable Gift qui, en plus de renouer avec la saturation rocailleuse, nous dévoile un équilibre idéal entre l’entrain de la rythmique, les touches sinistres des leads et le déchirement des parties vocales. Le morceau est long, et il sera amené à ralentir ou même à s’apaiser pour finalement disparaître progressivement après l’apparition des solos.

Forgotten Tomb n’a pas oublié sa mélancolie, mais le groupe lui donne vie avec des influences toujours plus variées. Si le fil conducteur reste cette noirceur persistante, Nightfloating l’exploite aussi grâce à des touches brutes ou aériennes selon ses envies.

85/100

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