Nyktophobia affiche ses ambitions.
Deux ans et demi après leur dernière sortie, le groupe allemand composé de Tomasz Wisniewski (chant, ex-Dawn of Disease), Michael Tybussek (guitare, ex-December Flower), Ben Bays (basse, Resurrected, Battlesword) et Phillip Reuter (guitare, Extinction) est rejoint par Michiel van der Plicht (batterie, Layers of Devotion, Pestilence, Tyranthrope, ex-God Dethroned…) pour mettre la touche finale à To The Stars, son quatrième album, qui sort via Apostasy Records.
L’ascension débute avec The Gateway, une création instrumentale apaisante au clavier qui permet au groupe de placer les mélodies du morceau éponyme To The Stars, que la saturation et les parties vocales féroces viendront naturellement renforcer sans jamais les dénaturer. Les accélérations dues au blast restent également très harmonieuses, permettant aux musiciens de se déchaîner avant de passer à la mélancolie avec Farewell, une composition légèrement plus courte mais qui n’hésite pas à nous offrir une intensité différente avec tout de même quelques embrasements intéressants. On repart dans la rage avec Charon Gate qui explose quasi-immédiatement, puis nous propose une rythmique solide et parfois saccadée, laissant aux leads la possibilité de créer des harmoniques planantes comme sur Fall of Eden où la dimension lancinante est beaucoup plus présente, même lors des passages les plus virulents. Retour de la douceur sur les débuts de Progenitor avec un passage symphonique majestueux, mais finalement rejoint par les riffs saturés qui lui donnent des tons épiques, que l’on retrouvera tout au long de la composition qui allie sans mal ces deux aspects, mais aussi sur Behind the Stars Exists No Light où l’approche effrénée prime, tempérée par un moment de flottement au centre de la composition. Le son s’éteint progressivement, et Millenium débute dans une quiétude presque relaxante qui sera balayée par les riffs et surtout l’agressivité vocale, puis c’est avec ses claviers que le groupe nous guide à Voyager 1 et ses touches cosmiques futuristes qui accompagnent parfaitement le son transcendant pendant toute sa durée, et qui ne nous laisse reprendre nos esprits que lorsqu’il se dissipe.
Le son de Nyktophobia prend une dimension spatiale pour compléter son approche épique avec To The Stars, faisant de l’album un must pour les amateurs de Death Mélodique, mais également d’ambiances transcendantes et de guitares entêtantes.
90/100