Review 2351 : Spectral Wound – Songs Of Blood and Mire

L’heure a sonné pour Spectral Wound.

Avec une régularité exemplaire, le groupe canadien composé de Jonah (chant, To The Cliffs, ex-Ensorcelor), Patrick (guitare, Throe, ex-Blood Sacrifice), Illusory (batterie, Blood Sacrifice, Grole, Profane Order), Sam (basse/chant, Basalte) et A.A. (guitare, Cauchemar, Metalian) met fin à l’attente de trois années pour nous dévoiler Songs Of Blood and Mire, son quatrième album, chez Profound Lore Records.

Le premier titre à nous enfermer sous cette toile de noirceur est Fevers and Suffering, et il ne faudra pas longtemps au groupe pour déployer toute sa puissance, suivie par les rugissements perçants du vocaliste. L’ambiance étouffante prend de l’ampleur au fur et à mesure que la composition progresse, laissant les leads perçants apporter leur touche déchirante à la masse sombre qui cèdera sa place à At Wine-Dark Midnight in Mouldering Halls où la pression s’intensifie à nouveau sous les riffs effrénés. Le flot incessant adopte parfois quelques patterns Old School efficaces, mais l’atmosphère reste irrespirable malgré un court moment plus apaisant avant l’embrasement final qui mène à Aristocratic Suicidal Black Metal où les musiciens appliquent une approche plus aérienne. La batterie n’hésite pas à faire exploser la rythmique pendant que les hurlements continuent, mais le rythme sera également amené à ralentir, mais The Horn Marauding mettra à nouveau le feu aux poudres en proposant des sonorités dynamiques sur lesquelles se greffent les harmoniques criardes. Le son nous transporte à une allure soutenue avant de devenir brumeux pour faire place à Less and Less Human, O Savage Spirit où la fureur est de nouveau présente pour servir le message éthéré des musiciens avec un break plutôt entraînant qui contraste avec le final plus majestueux. Le groupe reste dans ses touches vives et crasseuses pour A Coin Upon the Tongue, mais les harmoniques entêtantes sont également de la partie et elles nous hypnotisent sans mal pour nous garder dans leurs filets, permettant au vocaliste de nous glacer le sang. La dernière déferlante se nomme Twelve Moons in Hell, et elle frappe incroyablement fort dès ses premiers instants, mais elle sait aussi se transformer en vagues glaciales avant de reprendre sa virulence dévastatrice jusqu’au final.

Spectral Wound s’éveille tous les trois ans, et la fin de sa torpeur sonne toujours comme un avant-goût d’apocalypse. Songs Of Blood and Mire reste dans cette approche d’un Black Metal glacial mais intransigeant.

95/100

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