God Is An Astronaut s’enflamme à nouveau.
Créé par les frères Torsten (chant/guitare/claviers) et Niels Kinsella (basse/guitare/visuels), rapidement rejoints par Lloyd Hanney (batterie), le groupe marque 2024 avec Embers, son douzième album.
Apparition commence par développer une atmosphère relativement planante et volatile avant que les patterns Prog et la saturation n’alourdissent le son, le rendant par la même occasion beaucoup plus accrocheur et rythmé. Les influences orientales restent parfaitement intégrées à la composition avant de laisser place à une approche plus vaporeuse sur Falling Leaves, laissant les harmoniques voler autour de nous pendant que la base progresse doucement que ce soit dans la douceur ou dans l’intensité pour rejoindre la quiétude d’Odyssey et ses mélodies envoûtantes. Je leur trouve parfois une certaine noirceur inquiétante, confirmée par le groove ténébreux de la saturation dissonante qui nous étouffe à son tour, puis qui revient à la douceur pour s’évaporer et laisser place à la beauté d’Heart Of Roots. Les parties leads sont tout simplement sublimes et naturelles, et la composition nous transporte de bout en bout avant de nous abandonner dans l’ombre d’Embers, morceau éponyme dont l’approche cosmique mais majestueuse nous fascine d’une autre manière avec parfois même des moments plus saccadés et complexes, voire même agressifs tout au long de ses dix minutes. Le son s’apaise à nouveau avec la mystérieuse Realms et ses claviers enivrants, puis les guitares reviennent donner à Oscillation son aspect oppressant malgré les touches énergiques que la base propose par moments, avec une régularité troublante. Les claviers refont leur apparition pour teinter Prism d’une ombre intrigante, mais l’ensemble de la composition reste plutôt calme et apaisant, ne laissant qu’une très légère batterie apparaître avec le temps, puis c’est Hourglass qui nous dévoile sa mélancolie ambiante, faisant croître lentement ses riffs pour finalement atteindre le point d’orgue où tous les instruments s’éteignent dans le brouillard.
Bien que je sois relativement compliqué à convaincre lorsqu’on parle d’instrumental, God Is An Astronaut y arrive sans souci. Tout aussi complexe et torturé que naturel et apaisant, Embers n’a pas à rougir de ses prédécesseurs et impose son atmosphère entêtante.
90/100