Nouveau rituel pour Trelldom.
Alors que le groupe est resté silencieux depuis 2007, date de sa dernière sortie, 2024 marque le retour de la formation menée par Kristian Eivind “Gaahl” Espedal (chant, Gaahls Wyrd, Gaahlskagg, ex-Gorgoroth, ex-God Seed, ex-Wardruna) et Stian Kårstad (basse/guitare, Nidingr, ex-Gaahls Wyrd, ex-Djerv, ex-God Seed), accompagnés par Kenneth Kapstad (batterie, Goat the Head, ex-God Seed) et Kjetil Møster (saxophone) et l’annonce de …by the Shadows, leur quatrième album, chez Prophecy Productions.
L’album débute dans un groove dissonant avec The Voice of What Whispers, une première composition déroutante rejointe par les racines Black Metal aériennes, puis par les quelques paroles et choeurs de Gaahl. On se laisse captiver jusqu’à ce que le final chaotique intervienne, puis Exit Existence met fin à l’apocalypse en dévoilant une approche planante où le saxophone et le chant clair dansent ensemble pour créer des moments mi-ritualistiques et mi-cacophoniques que l’on retrouve dans la solennelle et déjantée Return the Distance, où les riffs lancinants font place aux mélodies infernales. Pas de chant sur cette complainte entêtante, mais il reviendra habiter les influences Doom de Between the World, créant une progression très lente et intense qui nous hypnotise naturellement avant d’accélérer sur I Drink out of My Head où elle devient rapidement plus éthérée. Quelques éléments plus avant-gardistes apparaissent de temps à autres pour nous rappeler la force créatrice du groupe comme ce point d’orgue final, puis Hiding Invisible prend la suite avec des tonalités fantomatiques inquiétantes. Les bruits et choeurs en arrière-plan donnent aux mélodies sinistre une toute autre force d’oppression qui prend fin avec le mélange orienté Post-Punk de By the Shadows, la composition éponyme, où les inspirations légères viennent infuser le Black Metal du groupe en lui donnant des teintes inattendues, mais qui collent très bien avec leurs sonorités singulières. Ne pensez pas le morceau terminé sans une surprise finale.
Trelldom a toujours été un projet au son unique, et …by the Shadows le montre dix-sept ans après en brisant les codes de manière inattendue. N’espérez pas avoir affaire à un projet Old School, mais faites preuve d’ouverture d’esprit et vous serez conquis.
85/100
