Retour de Glare of the Sun en 2024.
Après un moment de discrétion, le groupe autrichien composé de Christoph Stopper (chant/effets, Circle of Ruins), Gerald Huber (guitare/chant, Collapse 7, ex-Zombie Inc.), Martin Baumann (guitare), Tobias Schwab (basse) et Franz Ebert (batterie)
On débute dans la douceur avec Colossus, atmosphère qui perdurera même lorsque la saturation aura pris possession des riffs lents pour accompagner voix claire et hurlements, progressant dans la dissonance par vagues d’intensité avant de rejoindre les guitares inquiétantes de Rain. Les refrains deviennent majestueux, libérant toute leur puissance aérienne pendant que d’autres parties se montrent plus agressives et que les harmoniques reprennent leur rôle en nous envoûtant jusqu’à ce qu’Äon prenne le relai, développant une lenteur pesante et enivrante sur laquelle les vocalistes s’ancrent pour développer leurs parties. L’instrumentale suit harmonieusement son cours, cédant finalement sa place à Relikt qui développe une atmosphère légèrement plus inquiétante, chose qui se confirme avec la prédominance des hurlements et les riffs saccadés qui interviennent de temps à autre dans cet océan d’apaisement qui sera finalement nuancé par une chorale intrigante lors du final, puis Stonefall nous autorise un moment de répit bienvenue. La quiétude sera dissipée par l’arrivée des riffs puissants qui restent dans ces tonalités entêtantes avant de ralentir, puis de s’embraser une dernière fois pour laisser Leaving Towards Spring nous hypnotiser à son tour grâce à des harmoniques mélodieuses, mais la rythmique se brise avec l’apparition de J.J. (Harakiri For The Sky, Karg) au chant, qui donne une teinte déchirante à la composition. La partie instrumentale finale nous berce jusqu’à ce qu’Amnesty ne vienne nous autoriser à respirer, puis nous étouffe avec ses cris terrifiants et ses patterns assommants à peine contrastés par le chant clair qui flotte entre les flots agités jusqu’au calme final.
Les versions CD et digitales de l’album disposent de deux morceaux supplémentaires, à commencer par Storm of Light qui impose immédiatement son oppression et ses leads nébuleux, parfois complétés par des murmures. Le son reste globalement très dense, à l’inverse d’Horizon, le deuxième morceau supplémentaire, qui reste beaucoup plus rythmé avec de nombreuses coupures et reprises intenses où les cinq musiciens se donnent pleinement pour assurer un mélange accrocheur avant le final plus orchestral.
Glare of the Sun sait parfaitement nous captiver dans ses moments d’intensité, mais également nous apaiser lorsque leur musique mélancolique le demande. Tal est un album relativement long, mais qui se savoure sans mal, tant on se laisse porter par leurs vagues de tristesse.
90/100