Troisième, et donc dernier jour de ce Mennecy Metal Fest 2024, et c’est loin d’être le plus tranquille !
La nuit de sommeil fut presque salvatrice, et c’est avec une énergie débordante (non) que nous entamons la journée !
Premier groupe de ce dimanche, nous découvrons Old Silence et leur mélange de Rock/Metal Progressif, teinté d’Alternative, Hard Rock et autres dérivés. Le public est encore timide, mais le groupe ne se laisse pas démonter, restant cependant un peu statique mais maîtrisant ses compositions. Le vocaliste tente d’apporter quelques parties un peu plus dynamiques, comme les remerciements entre les morceaux, qui deviennent de plus en plus groovy, et ils finiront par être applaudis par la poignée de spectateurs arrivés.
La journée continue avec After Us All, formation décrite comme “Alternative Rock Metal band with a female singer”. C’est donc en effet quelque chose qui ressemble à du Heavy Metal, qui propose des accents Hard Rock, des touches de Prog, des claviers samplés et une chanteuse qui frôlent le Metal Symphonique/Alternatif, et qui est complété par l’ancien batteur de Massacra, Chris Palengat. Le mix mettra du temps à embellir le mélange, malgré l’enthousiasme de Céline Himmer (chant), très souriante, qui ne manque pas de nous remercier entre chaque morceau.
Retour sur la scène principale pour Stratageme, groupe de Hard Rock mené par Butcho Vukovic (chant) qui m’est totalement inconnu mais qui affiche fièrement son année de création : 1970. A l’image des formations phares de ce style venues d’Allemagne ou d’Australie qui tournent encore, on sent que les gars ont de la bouteille et qu’ils font ça avec le coeur comme au début, mais il me manque personnellement un petit quelque chose pour apprécier pleinement le show. Je remarque cependant des tonalités à la Andi Deris (chant) dans la voix, ainsi que trois reprises (Van Halen, Billy Idol et Kool and the Gang), et le groupe est remercié pour sa prestation.
Arrivée de la pluie pour saluer Deficiency, ce qui expliquera mon passage éclair dans le pit photo, mais les Forbachois sont loin de se laisser impressionner, et leur public aussi ! Les quatre musiciens sont tout aussi déterminés qu’ils l’étaient il y a plus de deux mois, et leur musique est toute aussi agressive, mêlant Thrash Metal et mélodies perçantes, le tout sous un jeu énergique à souhaits. Au fur et à mesure de leur show, que je suivrai de loin et à l’abri, l’averse dont ils ont été victime se dissipera, et c’est avec plaisir que les amateurs du groupe rejoignent la fosse pour headbanguer avec eux, remuant sur demande à la moindre intervention de Laurent Gisonna (guitare/chant), pendant que ses camarades et lui arpentent leur scène.
Le Heavy Metal renaît avec ADX, autres vétérans de la scène française présents depuis 1982, et qui vient nous présenter ses compositions accrocheuses, chantées en français par le vocaliste fondateur Phil Grélaud. Les musiciens sont tous très énergiques à ses côtés, le laissant remuer le crâne puis arpenter la scène pour haranguer une fosse déjà très réceptive, et le groupe sait comment faire pour captiver l’attention : les leads tranchants fusent de tous les côtés pendant que les musiciens se rejoignent, nous faisant presque oublier les averses régulières qui nous tombent dessus. Bien que moins mobile, le chanteur n’est pas en reste, et il nous motivera entre chaque morceau avant de relancer l’assaut, et bien que j’aie parfois un peu de mal avec le style, le mix le rend plutôt agréable à écouter.
Setlist: Suprématie – Les Charognards – Notre Dame De Paris – Déesse du crime – Tout En Puissance – Mémoire de l’éternel – La Complainte du Demeter – L’Étranger – Division blindée – Caligula
Passage rapide sur la scène secondaire pour Holy War qui, malgré un visuel et un logo typé Black Metal Old School… jouent du Speed/Thrash Metal. Surprenant, mais je leur laisse une chance, et je constate que le groupe tire (littéralement) ses racines dans les années 80, où quelques nuances plus sombres et malsaines apparaissent dans les riffs tranchants et les cris abrasifs. Les quelques averses n’entâchent pas la motivation des musiciens, en particulier le chanteur/bassiste et le guitariste à la Warlock arborant un maquillage blasphématoire, et le public semble relativement satisfait de la performance des parisiens, qui créent la surprise en accueillant à leur Chris Palengat, leur ancien batteur, pour reprendre un titre de Massacra.
Le changement d’univers est total avec le Progressive/Power Metal des toscans d’Eldritch, qui finissent leurs balances alors que le public se réunit déjà pour les écouter. Et alors que la pluie semble plus clémente, c’est malheureusement la douche froide : si l’instrumentale est relativement planante, malgré une basse beaucoup trop forte, les premiers rangs n’entendront pas la douce voix d’Alex Jarusso (chant) pendant au moins la moitié du set. Pourtant, lui et ses camarades semblent se donner du mal sous l’épaisse fumée pour convaincre le public, et quelques parties plus majestueuses finiront par le faire adhérer à leurs compositions entraînantes. Je leur redonnerai peut-être une chance dans de meilleures conditions…
Place maintenant aux savoyards d’Himinbjorg qui viennent noircir l’atmosphère avec leur Black Metal aux influences Pagan/Viking, comme en témoignent les choeurs qui accompagnent parfois le chant de Zahaah (basse/chant). Tout comme le groupe qui reste statique derrière ses micros, seuls quelques passionnés headbanguent furieusement, laissant la majorité de l’assemblée profiter de manière quasi-immobile des passages les plus doux comme des plus agressifs. On remarquera tout de même les capacités du vocaliste à passer d’un chant clair entêtant à des parties beaucoup plus féroces en compagnie de ses camarades, témoignant de la longévité de la formation, applaudie à l’issue du show.
Après une courte pause dédiée à la remise de la guitare Lag de la tombola, et le remerciement des bénévoles, la grandiose performance de Dark Funeral débute enfin, plongeant Mennecy dans les ténèbres au fur et à mesure que la nuit s’annonce. Le décor de scène est toujours aussi imposant, arborant pentacles et croix inversées, et l’entrée solennelle des musiciens en armure donnent à cette introduction une dimension majestueuse, qui se déchirera lorsqu’Heljarmadr (chant) rejoint son micro, drapé dans une cape noire, traces de sang au coin des lèvres. Dès les premières notes, le public est instantanément captivé. Il est facile de dire que le groupe était attendu, et pour cause leur concert est tout simplement parfait : le son est excellent, les musiciens sont tous investis dans leur performance, que ce soit l’invisible Jalomaah (batterie) qui matraque ses fûts, Lord Ahriman (guitare) qui headbangue en nous toisant du regard, ou encore Chaq Mol (guitare) et Adra-Melek (basse) qui n’hésitent pas à se mettre face à face pour nous offrir une rythmique saisissante. Si le vocaliste reste principalement immobile lors du premier morceau, il devient une véritable bête sauvage une fois débarrassé de sa longue cape, n’hésitant pas à haranguer les premiers rangs où à nous inciter de son regard perçant à nous déchaîner. Il lâchera également quelques remerciements pour temporiser entre les morceaux, comme “It’s always a pleasure to play in France” ou “I do wonder if you want an Old School one from us” avant que Shadows Over Transylvania ne crée la surprise et réveille les fans les plus acharnés. On notera également quelques slammeurs tout au long du concert, mais c’est bel et bien la musique du groupe qui m’a personnellement transporté du début à la fin de leur set, qui est plus qu’acclamé.
Setlist: Nosferatu – Ravenna Strigoi Mortii – My Funeral – When I’m Gone – As One We Shall Conquer – The Arrival of Satan’s Empire – Shadows Over Transylvania – Unchain My Soul – Let the Devil In – Where Shadows Forever Reign
La nuit est tombée, et Deathless Legacy ne semble pas décidé à nous laisser voir leur performance, car c’est sans aucune façade et avec un contre-jour quasi-permanent que les musiciens ont décidé de jouer. Pourtant, les italiens menés par la très mobile Steva Deathless (chant) ont l’air de proposer un visuel intéressant au vu de l’ombre de leurs costumes, accueillant même de temps à autres une figurante pour faire vivre leur musique, à mi-chemin entre Heavy Metal, Metal Symphonique et touches Gothiques. L’absence de communication entre les morceaux rendra le concert froid, mais leurs riffs restent intéressants, et je reste mitigé à l’issue de cette performance.
En raison de contraintes horaires, je suis contraint de quitter Mennecy plus tôt que prévu, manquant la performance de Rise of the Northstar. L’édition 2024 fut en tout cas excellente ! Tous les styles ou presque ont été représentés, ce qui occasionne forcément ses moments de relâche et d’intensité, mais je suis plutôt satisfait que la pluie, pourtant redoutée, se soit montrée timide.
Merci à nouveau à toute l’organisation, à Jean-Philippe Dugoin-Clément, maire de Mennecy, et son équipe, ainsi que Gérôme de Musiko Eye pour l’accréditation, mais aussi les bénévoles et exposants qui ont participé à la vie de ce festival ! Pour ma part, la déprime post-festival attendra, et les galeries arrivent dès que possible.