Review 2385 : Mork – Syv

Mork n’est jamais en panne d’inspiration.

A peine un an et demi après sa dernière production, Thomas Eriksen (tous instruments, The Deathtrip, Udåd, October Moon…) dévoile son septième album, Syv, chez Peaceville Records et illustré par David Thiérrée (Behemoth, Exocrine, Kjeld, Mortiis…).

Le musicien est accompagné par Alex Bruun (guitare, Rundown), Daniel Minge (batterie, Dauden, ex-Ragnarok) et Øyvind Kaslegard (basse, Disintegration, Svart Lotus) en live.

L’album débute par la longue I tåkens virvel, une composition où les racines glaciales du Black Metal renaissent sans attendre, dévoilant avec elles des passages beaucoup plus saccadés où la guitare lead nous hypnotise. Les parties vocales rocailleuses s’intègrent parfaitement à l’approche brute de la composition, mais également à la dissonance inquiétante qui referme la composition, laissant place à la martiale mais mélodieuse Holmgang où le vocaliste retourne aux bases du chant Black Metal macabre et viscéral. On continue avec Hekseba?l où la froideur rencontre des patterns plus enjoués, créant un son intrigant qui semble danser dans la folie avant de revenir à une approche plus brumeuse sur Utbrent, où dissonance et même chant clair s’invitent pour créer une sensation de malaise quasi-permanent pendant que les racines plus agressives sévissent toujours. Le final explosif cède sa place à Med Døden Til Følge où les mélodies s’aventurent dans des tonalités plus douces sous couvert de leur saturation infernale complétée par les rugissements du vocaliste, mais aussi par quelques choeurs. Ondt Blod prend la suite en s’ancrant immédiatement dans une férocité assumée à peine tempérée par quelques passages plus lents pour nous autoriser à respirer, puis Tidens Tann nous laisse pénétrer lentement dans sa noirceur avant de placer quelques frappes plus vives. Les riffs oscillent entre passages vifs et dissonance étouffante, mais le mélange a quelque chose d’épique, alors que l’instrumentale Til Syvende Og Sist nous captive et nous intrigue grâce à des harmoniques aussi mystérieuses que majestueuses couplées à un violon mélancolique. La composition se brise puis repart de plus belle, laissant plus de liberté à ce nouvel instrument, puis Omme débute avec des sonorités acoustiques apaisantes, rejointes par la voix rassurante de Thomas, qui nous accompagne tout au long de cette berceuse aussi surprenante qu’efficace pour clore l’album.

Si vous connaissiez Mork en tant que groupe de pur Black Metal Norvégien, Syv va vous surprendre. Le musicien avait annoncé que cet album serait le plus diversifié de sa carrière, et les nombreuses influences qu’il y injecte ne le feront pas mentir ! Attendez-vous à l’inattendu, mais de manière totalement assumée.

90/100

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