Troisième offrande chez Ars Veneficium.

Quatre ans après leur dernier album, S. (chant, Hammerstorm) et Ronarg (guitare/composition, Antzaat, Bloedmaan) font appel à Flo Musil (batterie, Agrypnie, Avgrum, Demersus ad Nihilum, Theotoxin, Schirenc plays Pungent Stench…) pour créer The Lurking Shadow of Death, qui sort chez Immortal Frost Productions.

On débute avec l’inquiétante intro de Death is Light qui se transforme en rythmique impitoyable et oppressante où les vociférations ajoutent une touche menaçante non négligeable. Le flot infernal incessant est agité de quelques courts moments de flottement, mais il repart quasi immédiatement en nous précipitant vers la martiale Eye to Eye with the Devil qui propose un son plus brut sans renier ses mélodies entêtantes. L’atmosphère reste tendue pendant que les musiciens se déchaînent sur leurs instruments à un rythme effréné jusqu’aux derniers instants, qui coulent naturellement vers De Glorie van Dood, où le groupe accueille Nornagest (Enthroned) pour quelques hurlements en français, créant une dualité vocale captivante. Là où S. se montre tout aussi sauvage qu’à son habitude, l’invité propose des tons plus majestueux, ce qui marquera les riffs comme sur One with the Cosmos, la composition suivante où les harmoniques deviennent parfois plus hypnotiques et où le vocaliste nous dévoile des passages saisissants. Le son devient plus agressif sur le final, mais Into the Void nous offre un instant de répit avant de nous faire sombrer dans ses ténèbres brumeuses où les riffs développent un climat oppressant parfois doublé d’une touche Old School ou plus perçante côté voix. Anders Strokirk (Necrophobic) rejoint le groupe pour accentuer le côté malsain de My Tomb under the Stars, mais la composition reste extrêmement efficace et offre des éruptions de fureur régulières pour s’ancrer dans la violence pure. Pale Image of I vient mettre un point final à cet album en développant l’aspect dissonant du Black Metal, tout en proposant des riffs tranchants qui créent un contraste avec les mélodies et les parties vocales mystérieuses, mais c’est finalement les murmures puis le silence que nous rejoindrons.

Avec The Lurking Shadow of Death, Ars Veneficium lève le voile sur des compositions viscérales et dévastatrices, qui ne manquent pas de s’imprégner du spectre entier du Black Metal, qu’il soit brut et agressif ou plus planant.

90/100

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