Heriot célèbre ses dix ans avec un premier album.
Après trois EPs, Erhan Alman (guitare), Debbie Gough (guitare/chant), Jake Packer (basse/chant) et Julian Gage (batterie) signent chez Century Media et annoncent la sortie de Devoured by the Mouth of Hell.
Foul Void débute dans une dissonance inquiétante, mais le groupe nous rappelle bien vite que leur son lourd est prêt à sévir, tout comme leurs hurlements qui alimentent l’ambiance oppressante. On retrouve quelques uns de ces éléments pesants dans Harm Sequence, mais le morceau est fait d’énergie brute, et il ne lui faudra pas longtemps pour afficher des racines Hardcore motivantes qui seront redoutables en live pour finalement s’apaiser lorsqu’Opaline débute. La composition reste assez aérienne même lorsque les riffs épais se joignent au mélange, mais les parties vocales complémentaires conditionnent énormément le ressenti, qui passe de la douceur de Debbie a la rage de Jake avant de laisser place à Siege Lord, où le groove brut nous prend par surprise pour nous traîner dans la fosse avant de nous matraquer sauvagement. On reste dans l’agressivité avec Sentenced to the Blade, mais les leads criards ne manquent pas de nous tenir en haleine jusqu’à l’éruption de fureur qui débouchera finalement sur l’angoissante Solvent Gaze, dont la lenteur crasseuse a quelque chose de terrifiant. Que ce soit le duo basse/batterie ou l’intégralité du groupe, tout dans ce morceau est semble menaçant, même le final calme menant à Lashed qui met en avant les touches Industrial du groupe avec une froideur planante que les deux voix teintent de leur aura propre. Retour de la violence avec At the Fortress Gate et ses riffs saccadés bourré d’harmoniques perçantes, mais les racines virulentes restent très présentes, créant un véritable contraste avec Visage où la chanteuse nous emporte dans sa légèreté rassurante. La section rythmique viendra donner une touche plus groovy au morceau, qui finira par exploser avant de mélanger les deux univers, pour finalement s’embraser sur Mourn, la dernière composition, qui nous propose une dernière dose d’hostilité pure, entrecoupée de quelques passages plus brumeux, pour clore l’album.
J’avais beaucoup entendu parler d’Heriot et de leur son agressif, mais il est évident que le groupe n’est pas uniquement connu pour ses moshparts furieuses. Devoured by the Mouth of Hell est parfaitement capable de créer des atmosphères ténébreuses et glaciales, ou de nous frapper sans ménagement.
85/100