Review 2415 : Infern – Turn of the Tide

Infern dévoile son premier album.

Après un court EP, le groupe composé de Julien Tanguy (chant, ex-Anthares), Pierre-Loup Corvez (guitare/chant, ex-The Dying Seed), Sylvain Collas (basse, Stonebirds, ex-The Dying Seed), Jean-Marie Grövel (guitare, Gengis) et Simon Beux (batterie, Taliandörögd) signe chez Dolorem Records et annonce la sortie de Turn of the Tide.

Undertow est le premier titre à frapper, d’abord avec son introduction inquiétante, puis avec un Death Metal pesant aux influences facilement identifiables, autant dans le riffing que dans la voix grasse. Les accélérations rythment les vagues de violence qui débouchent sur Phineas Case et son tempo élevé parfait pour l’approche saccadée du groupe, avec un jeu particulièrement travaillé à la batterie loin du blast simple. Le morceau est redoutable, et il ne ralentit même pas lorsque le premier solo retentit, mais devenant plus brut lors du deuxième avant de laisser place à Tormented Paranoid où l’aspect pesant et groovy est de nouveau mis en avant, créant un rythme presque dérangeant. La double pédale apparaît soudainement, renforçant les riffs avant que l’explosive Burning Fields prenne la suite avec une approche effrénée qui convient parfaitement à la fureur dont le groupe se pare avant de ralentir à nouveau pour qu’Archetype of Brutal Aggressor ne propose des harmoniques dissonantes. Les guitares énergiques donnent un ton épique au morceau qui sera parfait pour une séance de headbang frénétique, puis on reste dans une dominante Old School avec le séisme que provoque l’arrivée de Gaining Ground, composition où des leads mélancoliques viennent orner les parties les plus brutes. La partie finale où les choeurs rejoignent le chant principal est tout bonnement dévastatrice, et elle est suivie de la virulente State Puppet Theater et de ses accès de rage accrocheurs où les musiciens ne se privent pas pour créer un rythme saccadé. March of the Grotesque s’impose ensuite comme l’un des hymnes les plus fédérateurs de l’album, que ce soit grâce à son refrain efficace ou ses riffs propices au mosh, puis on retrouve une légère pointe de Thrash sur To The Extreme, qui laisse les guitares proposer quelques éléments plus complexes de temps à autres. Quelques secondes de répit nous sont accordées avec l’inquiétante introduction de Buried Alive, mais la saturation revient vite nous hanter et donner sa brutalité au morceau, sans jamais hésiter à ralentir pour alimenter la sensation d’étouffement avec laquelle le groupe nous tient en haleine jusqu’à la fin.

Loin d’être un projet hommage, Infern a parfaitement appris de ses influences pour créer ses propres riffs forgés dans la violence. Turn of the Tide ne manquera pas de faire remuer les crânes et couler de l’encre !

90/100

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