Review 2425 : Ghostheart Nebula – Blackshift

Ghostheart Nebula poursuit son ascension.

Trois ans après son premier album, Nick Magister (guitare/claviers, Mémoire Noire), Bolthorn (basse, Obsolete Theory), Maurizio Caverzan (chant, Verlaine, ex-In Sight), Panta Leo (batterie, Black Rage) et Aron Corti (guitare, In Sight) recrutent officiellement Lucia Amelia Emmanueli (Sojourner, Trewa), chanteuse qui les avait aidés à l’époque, pour créer Blackshift, leur deuxième album, qui sort chez Meuse Music Records.

On débute dans la quiétude avec VdB 141 IC 1805, une première composition qui apporte progressivement la touche saturée à sa douceur façon Shoegaze, puis Sunya accélère enfin avec l’arrivée de la batterie puis du chant saturé de Maurizio. La mélancolie nous cloue au sol, mais elle atteindra son plein potentiel lors du solo de Diego Cavallotti (ex-Lacuna Coil) ainsi que lorsque le vocaliste dévoile son duo avec Lucia Amelia, que ce soit sur le passage lent et imposant ou lors de l’accélération suivante qui mènera la danse jusqu’à The Opal Tide où les musiciens nous enveloppent d’une brume inquiétante. La noirceur vaporeuse se répand imperceptiblement, nous noyant finalement dans sa dissonance en embrassant ses racines Doom pesantes alors que la chanteuse place des touches apaisantes, nous berçant jusqu’à ce que Naught, I prenne la suite, mettant la basse à l’honneur en lui attribuant même des harmoniques mélodieuses. Le contraste avec les passages les plus lourds est parfait, tout comme ce break où la voix samplée nous transporte à son tour vers la déferlante qui mène à Infinite Mirror. Cette nouvelle vague de torpeur sonore est similaire à la précédente, se montrant tantôt oppressante, tantôt plus tranquille grâce à la guitare acoustique d’Øystein Garnes Brun (Borknagar), nous laissant naviguer dans son atmosphère entêtante pour rejoindre Blackshift qui nous accueille calmement avant de nous jeter dans son océan de noirceur. Le morceau est relativement court, mais cela ne l’empêchera pas de proposer des passages intenses avant de laisser sa place à Traces et ses grognements inquiétants qui précèdent une approche majestueuse où les musiciens recréent aisément les touches émotionnelles qui ornent leurs riffs massifs. La composition est également très fluide, tout comme Orphan of Light qui lui emboîte le pas de manière naturelle en accélérant légèrement la cadence et révélant un duo complémentaire, où fureur et légèreté se mêlent harmonieusement pour clore l’album.

La magie de Ghostheart Nebula réside dans sa capacité à manier la mélancolie pour créer des compositions saisissantes, laissant parfois place à la rage. Blackshift ne va pas seulement vous séduire avec ses riffs épais, il va aussi vous émerveiller grâce à sa douceur inattendue.

90/100

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