Loudblast règne toujours.
Pionnier de la scène Death/Thrash en France, le groupe mené depuis 1985 par Stéphane Buriez (guitare/chant, Sinsaenum, Le Bal des Enragés, T.T.T.) et complété par Hervé Coquerel (batterie, Undead Prophecies, ex-Black Bomb A), Nicklaus Bergen (guitare, T.T.T., ex-ADX) et Frédéric Leclercq (basse, Kreator, Sinsaenum, ex-Dragonforce) lève le voile sur Altering Fates and Destinies, son neuvième album.
Le groupe compte également sur Pierre-Emmanuel Pélisson (basse, Asylum Pyre) en live.
From Beyond II (The Return) nous propose une base solide pour débuter cet album, que ce soit avec une rythmique épaisse aux harmoniques dissonantes ou les parties vocales puissantes de Stéphane qui renforcent le côté Old School. L’atmosphère devient plus pesante avec le break, mais le solo l’allègera à nouveau avant que Putrid Age of Decay ne nous dévoile ses sonorités inquiétantes faites de leads macabres, que le groupe intègre parfaitement à sa rythmique efficace.Le groupe ralentit légèrement pour rendre Crystal Skin plus lourde, mais également plus étrange grâce aux cris mystérieux qui hantent la composition aux influences Black/Death. Retour dans l’efficacité brute avec Miserable Failure, un morceau d’abord plus direct mais qui sait toujours faire intervenir des guitares au son occulte pour alimenter sa noirceur avant un final explosif, puis c’est avec He Who Slumbers que le son repart dans les double leads entêtants. Le reste de la composition est relativement majestueux, laissant le groupe jouer avec son ambiance pesante et avec des choeurs qui garnissent la longue rythmique avant de laisser place à Son of Nameless Mist qui se dévoile par vagues, mais qui s’ancre évidemment dans la violence. La guitare lead déchirante colle parfaitement à l’oppression en proposant souvent des éléments envoûtants tout comme sur Dark Allegiance qui trouve des pointes de technicité intéressantes à chaque instrument pour construire un univers accrocheur. Le son redevient plus accessible avec Inhale the Void qui va certes proposer un blast furieux, mais aussi et surtout des patterns saccadés énergiques ainsi qu’un break cristallin qui surprendra avant la reprise de l’agressivité. Elle reste de mise avec la brutale Cursed and Veiled, une composition assez courte mais extrêmement efficace qui n’hésite pas à ralentir pour développer ses mélodies cryptiques que l’on retrouvera sur Fortress, le plus long des morceaux, qui progresse avec une lenteur hypnotique et des passages incroyablement lancinants, malgré un break presque apaisant qui le sépare en deux.
Le groupe n’est visiblement pas prêt à nous relâcher, puisque quelques morceaux bonus nous attendent. Le premier d’entre eux est They’ll Never Catch The Glint of Sunlight Again, qui se base avant tout sur une dissonance intrigante avant de lancer ses riffs épais et torturés voient naître les parties vocales puissantes, mais aussi des choeurs inquiétants. Le son s’éteint avant de céder sa place à The Path To The End, qui joue à son tour sur des tonalités relativement pessimistes, que ce soit avec les voix en arrière-plan les riffs réguliers mais pesants ou le final saccadé, puis l’album prend fin avec Forbidden Pleasure, l’ultime et plus courte des compositions, qui laisse les musiciens laisser libre cours à leur violence sur un rythme relativement modéré.
Loudblast confirme près de quarante ans après sa création que le groupe est toujours en pleine forme. Altering Fates and Destinies et ses influences lovecraftiennes nous garantissent noirceur et violence à chaque instant, tout en développant des tonalités occultes captivantes.
90/100