La tragédie continue chez Psychonaut 4.
Quatre ans après Beautyfall, Graf (chant), Glixxx (guitare), Drifter (guitare/chant), Nepho (batterie), S.D. Ramirez (guitare/chant/basse/claviers), Alex Menabde (basse) et Giorgi Kordzakhia (guitare) signent avec Immortal Frost Productions et dévoilent …of Mourning, leur cinquième album.
Ghele nous met immédiatement dans l’ambiance avec des pleurs, rapidement complétés d’une mélodie simple à la guitare soutenue par quelques claviers discrets au bord de l’eau, mais la composition est assez courte, et Mzeo Amodi nous fait sombrer dans les ténèbres grâce à sa dissonance et sa saturation. Hurlements féroces et cris de désespoir se mélangent pour hanter les harmoniques glaciales, mais c’est le chant clair qui prend vie sur les passages inquiétants et torturés pour donner une teinte plus locale à ce Black Metal poignant qui continue en douceur avec Fiqrebi Mtsukhrisa, où ils font appel à M.S. (Harakiri for the Sky). On croirait presque à une composition plus festive, mais le chant saturé et les riffs pesants nous ramènent vite à la réalité avant de proposer une touche mélancolique plus légère suivie d’une lourdeur pesante aux effluves géorgiennes, couplées à la fureur de leurs racines parfois plus brutes mais le final nous surprendra par son atmosphère relativement apaisante où toutes les voix se rejoignent pour finalement nous mener à Vai Me. La rythmique est beaucoup plus épaisse malgré les quelques notes qui flottent dans l’air et apportent un côté accessible à la douleur tenace des musiciens et à leurs leads hypnotiques qui sévissent pendant que Graf et S.D. combinent leurs voix, représentant parfaitement le côté humain du morceau qui finira par s’adoucir avant de disparaître lentement pour se transformer en une sorte de transe lancinante sur Sizmrebshi. Les premières notes sont véritablement apaisantes, troublées uniquement par les parties vocales, mais le morceau va s’ancrer dans des teintes Blackgaze vaporeuses qui créent un contraste avec les interventions déchirantes du vocaliste, mais quelques murmures et des leads viendront réorienter le morceau vers ses tonalités aériennes, toujours ancrées dans leur musique folklorique. On atteint déjà la fin de l’album avec Dzilis Tsameba, où la douceur rencontre un son brut et menaçant qui trouvera son apogée au milieu du morceau avec une partie abrasive, puis un break nous transporte au dernier nuage d’oppression où un chant étrange hante les lieux, nous conduisant à nouveau vers l’eau.
S’il ne faut aucun doute que Psychonaut 4 sait parfaitement jouer avec les sentiments les plus négatifs et douloureux de l’existence humaine, …of Mourning nous prouve que le groupe sait les trouver aussi bien dans la violence que dans une douceur inattendue.
95/100
