Live Report : 1349 + Kampfar + Afsky – Paris

Paris tremblait déjà à son annonce, mais la date réunissant 1349, Kampfar et Afsky est enfin arrivée. En ce milieu de semaine d’octobre, Garmonbozia Inc. nous a promis un show placé sous le signe du Black Metal, avec pour autel, l’insubmersible Petit Bain.

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Très peu de temps après l’ouverture des portes, les danois d’Afsky entrent sobrement sur la scène et commencent à nous déverser leur mélange aérien et saisissant. Si côté lumières, j’ai déjà vu mieux, le son est tout bonnement excellent : on distingue parfaitement les mélodies mélancoliques et les hurlements viscéraux d’Ole Pedersen Luk (guitare/chant), qui n’hésite pas à reculer lorsqu’il ne chante pas, rejoignant ses camarades dans de longues séances de headbang. La fosse se remplit doucement au rythme des jets de fumée lancés par le bassiste, rendant la pièce encore plus brumeuse, collant certes à l’atmosphère chaotique des morceaux, mais compliquant la tâche des photographes. Les musiciens changeront finalement un peu de place, juste avant que le vocaliste n’annonce le dernier morceau – sa seule intervention du show – qui nous emporte également sans mal dans son tourbillon de noirceur et de mélancolie grâce à des harmoniques déchirantes. La performance est bien évidemment acclamée comme il se doit.

Setlist: Stormfulde hav – Skær – Vinteren bæres ind – Vættekongen – Tyende Sang – Oh måneløse nat

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La fosse se resserre et l’atmosphère change lorsque les musiciens de Kampfar prennent possession de la scène. Chaque musicien a son jeu de scène parfaitement roadé, que ce soit ùn Dolk (chant) théâtral qui s’égosille au centre en vivant sa musique, frappant l’air et nous incitant à remuer – chose évidemment faite en quelques instants – pendant les passages les plus violents, Ole Hartvigsen (guitare) qui s’avance et joue parfois même au dessus des premiers rangs, ou encore Ese (basse) qui grimace et manquera de me mettre le manche de sa basse dans la tête plus d’une fois. Et comme le vocaliste le demande, on se retrouve très régulièrement dérangés dans notre transe musicale par des mouvements de foule plus ou moins organisés, comme cette tentative de slam qui se soldera par un échec cuisant, mais qui fermera définitivement toute possibilité pour la soirée (et c’est tant mieux). De nombreux jets de fumée et jeux de lumières viendront rythmer la furie sur scène, mais le vocaliste s’autorise également quelques mots entre certains titres, comme un “We play for places like this!” particulièrement fédérateur, et qui nous permet de respirer avant que le morceau suivant ne nous tombe dessus. Bien que n’étant pas le plus grand connaisseur du groupe, je trouve que la setlist est particulièrement bien ficelée, avec quelques interventions intéressantes, comme le calice contenant du vin que Dolk va recracher tel du sang, le placement de drapeaux norvégiens en forme de croix inversée ou l’intervention vocale mystique de Tomas Myklebust (batterie), faisant du show un véritable spectacle, qui sera bien évidemment salué par le public.

Setlist: Feigdarvarsel / Ravenheart – Skogens Dyp – Ophidian – Trolldomspakt – Dødens aperitiff – Mylder – Urkraft – I Ondskapens Kunst / Norse – Tornekratt – Hymne – Det Sorte

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L’atmosphère change à nouveau pour le très attendu concert de 1349, qui débute avec Frost (batterie) et Archaon (guitare) qui se présentent à nous munis d’une torche, et qui nous offriront une large flamme. Seidemann (basse) et Ravn (chant) entrent alors à leur tour, et c’est dans la noirceur la plus impie que le Black Metal Norvégien prend toute son ampleur, et se montre le plus brut, le plus intransigeant, et le plus agressif avec Riders of the Apocalypse, titre emblématique issu du premier album du groupe. Si Ravn est assez expressif et démonstratif, arpentant la scène et n’hésitant pas à tendre le poing, suivi par l’assemblée qui est déjà en ébullition, et qui réagit au quart de tour aux riffs froids et dissonants jetés à pleine vitesse. Les musiciens à ses côtés headbanguent et grimacent en jouant, lui apportant parfois un peu d’aide sur les parties vocales, notamment les refrains les plus fédérateurs où l’épais rideau de lumière rouge ou bleue est troublé par quelques flashs, nous révélant un peu plus que les silhouettes des quatre hommes. On ne notera que très peu de pauses entre les morceaux, à peine pour vérifier un accordage avant d’attaquer avec une nouvelle salve de riffs, dont le tiers est dédié au nouvel album, The Wolf & the King, sorti il y a quelques jours. J’en avais déjà eu la confirmation l’an passé au Hellfest, mais le groupe est une véritable machine de guerre qui nous roule dessus sans ménagement, avec une setlist très brutale.

Setlist: Riders of the Apocalypse – Ash of Ages – Slaves – Through Eyes of Stone – Shadow Point – I Am Abomination – Striding the Chasm – Inferior Pathways – Blood Is the Mortar – The God Devourer – Atomic Chapel – Abyssos Antithesis

Bien qu’il ait adopté plusieurs formes ce soir, le Black Metal a fait vibrer l’intégralité de l’assemblée. De l’atmosphère saisissante d’Afsky aux influences Pagan de Kampfar et de la noirceur norvégienne signée 1349, les trois formations ont été plus que convaincantes et ont remporté les acclamations de leur public. Merci à Garmonbozia Inc. pour l’accréditation photo, et surtout pour l’organisation d’une telle soirée !

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