Review 2446 : Nachtmystium – Blight Privilege

Nachtmystium sort du silence.

Le groupe est reconnu dans la scène Black Metal américaine depuis 2000, et ce malgré les nombreux tumultes qui ont ponctué son parcours, notamment de larges opérations de scamming répétées. Alors qu’on le croyait disparu depuis quatre années, Blake Judd (chant/guitare/basse/claviers, Hate Meditation, ex-Drug Honkey, ex-Krieg) recrute Francesco Miatto (batterie, Charun, ex-Coram Lethe), signe chez Lupus Lounge et dévoile Blight Privilege, son neuvième album.

Matt Thomas (guitare), Ken Sorceron (basse, Abigail Williams, Vale of Pnath, ex-Lord Mantis, ex-The Faceless) et Andrew Markuszewski (paroles, Lord Mantis, Devil with No Name, ex-Nachtmystium) ont également participé à la création de l’album.

C’est un sample qui nous accueille sur Survivor’s Remorse, le premier morceau, et qui nous accompagnera au sein des premiers riffs, avant l’arrivée de cette vague de noirceur intense et viscérale. Quelques voix peinent à émerger de la déferlante guidée par les hurlements, le blast et les mélodies enivrantes doublées de claviers majestueux, mais le morceau progresse dans les ténèbres avant de rejoindre Predator Phoenix, morceau pour lequel une vidéo particulièrement provocatrice a été créée. Le morceau se démarque grâce à ses leads particulièrement planants qui tranchent avec les parties vocales brutes et la rythmique relativement enjouée, mais les guitares deviennent beaucoup plus brumeuses et dissonantes sur A Slow Decay, créant un voile de mélancolie et une certaine douceur. A nouveau, le contraste entre la violence et la beauté est saisissant, et les entendre danser ensemble est particulièrement intéressant, surtout lorsque la rythmique devient plus saccadée avant un final apaisant, puis Conquistador vient donner une touche plus Old School à l’agressivité ambiante. Le morceau ne cesse de s’enflammer toujours plus fort, revenant à peine à sa rage initiale pour pousser la nouvelle vague avant de céder sa place à Blind Spot où les harmoniques dissonantes rencontrent une base motivante tout en s’offrant des envolées travaillées. Certains passages sont véritablement très doux, seulement troublés par une batterie efficace, mais la quiétude totale refait surface avec The Arduous March, dont l’atmosphère pesante se transformera en envolée épique que ce soit dans une lenteur lancinante ou au contraire des accélérations guerrières. Les parties vocales ajoutent une touche inquiétante au mélange, puis la batterie s’enflamme sur Blight Privilege, le titre éponyme, qui revient à ses tonalités imposantes, mais qui propose également des parties de guitare relativement inquiétantes, cessant de temps à autres de manière assez surprenante, mais qui correspondent avec les influences plus psychédéliques affirmer et qui mèneront l’album à sa fin.

Au delà de ses erreurs passées, Nachtmystium nous livre un nouvel album riche et captivant. Si les racines Black Metal brutes sont bel et bien présentes sur Blight Privilege, son créateur nous propose une vision majestueuse et entêtante de son art.

90/100

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