Review 2451 : Iotunn – Kinship

Retour dans le pays enchanté de Iotunn.

Trois ans après un premier album acclamé, Bjørn Wind Andersen (batterie), Jesper Gräs (guitare), Jens Nicolai Gräs (guitare), Jón Aldará (chant, Barren Earth, Hamferð, ex-Solbrud) et Eskil Rask (basse, Sunless Dawn) poursuivent leur aventure avec Metal Blade Records pour la sortie de leur album sophomore, Kinship.

On débute avec Kinship Elegiac, la plus longue composition de la discographie des Danois, qui nous hypnotise d’abord avec quelques douces notes en compagnie d’un chant clair mélancolique. La saturation viendra alourdir les riffs tout en conservant les tonalités lancinantes, mais on sent que le morceau s’intensifie progressivement, atteignant différents points culminants lors du blast, puis de l’arrivée du growl puissant qui déchaînera la rythmique, la laissant s’apaiser puis s’enflammer à nouveau avant un final surpuissant. Un court épisode de douceur nous conduit à la sombre Mistland, où les mélodies s’entremêlent pour permettre aux parties vocales et à la section rythmique de déferler à toute allure, laissant les guitaristes tirer profit de longs passages instrumentaux avant le retour des hurlements. Twilight démarre de manière plutôt majestueuses, mais la violence ne tarde pas à refaire surface pour créer cette approche saccadée accrocheuse pendant que le chant clair et saturé se relaient pour alimenter la dualité évidente avant de laisser place à la mystérieuse I Feel the Night. Si les premiers instants du morceau sont relativement calmes, on retrouve vite toute l’intensité et la puissance du groupe, notamment lors des poussées vocales qui nous mènent à The Coming End où les harmoniques hypnotiques sont à l’oeuvre, que ce soit au sein des guitares ou sur la basse. La tornade fait rage, nous offrant parfois quelques moments de flottement avant de revenir à sa fureur initiale, puis le groupe nous accorde un répit avec Iridescent Way, une balade acoustique toute en douceur où le vocaliste adopte également ses tonalités les plus rassurantes. On sent immédiatement lors des premiers instants d’Earth to Sky que les riffs ne cherchent qu’à exploser, et leur libération semble si évidente que leur puissance redouble littéralement, empruntant même au Black Metal pour retranscrire toute sa sauvagerie, mais également à des mélodies inquiétantes pour lier les deux vagues de brutalité. L’album touche à sa fin avec la longue The Anguished Ethereal où oppression et lenteur marchent ensemble avant d’être chamboulés par parties beaucoup plus rapides et violentes, marquant un rythme torturé mais parfaitement géré par les musiciens du début à la toute dernière note qui s’enfonce dans le silence.

Le premier album de Iotunn avait déjà fait forte impression, mais il devient évident que le groupe a encore progressé avec Kinship. Des influences diversifiées et une maîtrise à toute épreuve de l’atmosphère font de cet album l’un des indispensables de l’année !

95/100

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