2024 est l’année du changement pour Sólstafir.
Aðalbjörn Tryggvason (guitare/chant), Svavar Austmann (basse), Sæþór Maríus Sæþórsson (guitare) et Hallgrímur Jón Hallgrímsson (batterie) annoncent signer chez Century Media Records, avec qui ils sortent Hin helga kv?ö?l, leur huitième album.
Les tonalités aériennes d’Hun andar viennent d’abord nous envelopper dans un voile apaisant avant de rencontrer le chant assez plaintif d’Aðalbjörn, mais les racines plus énergiques referont surface et donneront au morceau une dynamique assez différente. On ressent toujours cette mélancolie ambiante, mais elle est troublée par les touches énergiques constantes avant de s’assombrir sur Hin helga kvol, le titre éponyme, qui marque le retour des influences Black Metal abrasives ainsi que du chant saturé plus brut. Il est impossible de ne pas ressentir cette agressivité évidente, mais le groupe parvient tout de même à la nuancer avec ses touches aériennes à la limite du Shoegaze avant une dernière vague de rage suivie par Blakkrakki qui renoue avec la douceur et des mélodies vaporeuses, mais aussi avec une approche plus Rock’n’Roll et des éléments bruitistes. Le titre prend assez vite fin, et il est remplacé par la douceur de Salumessa, composition assez longue mais fluide où de rares moments plus saturés nous plongent dans une torpeur contemplative qui transporte notre esprit. Vor as prend la suite avec un léger regain d’énergie, laissant le quatuor errer entre ses différentes influences planantes et dissonantes pour créer un son aussi intrigant que relaxant avec quelques pointes de saturation, ainsi qu’un final accrocheur où quelques choeurs féminins interviennent. Le son se coupe brutalement, puis un piano morose lève le voile sur Freygatan, composition qui propose d’abord une douceur minimaliste, puis qui se laisse emporter par une saturation chaude et motivante en rejoignant la plus dynamique Gryla. Le morceau propose un groove très entêtant mené par le duo basse/batterie qui sert parfaitement les tonalités les plus ambiantes des guitares et du chant, que l’on retrouve principalement sur le break avant le final explosif, mais l’agressivité reprend sans attendre sur Nu mun ljosi deyja. Cris et teintes Black Metal nuancées par un mix brumeux nous entourent, et on y découvre cette petite percussion cristalline intrigante avant de rejoindre Kuml, dernière composition de l’album qui est de loin la plus mystérieuse, entre ses choeurs, ses cuivres angoissants et son épais final.
Lorsque je pense à des expérimentations musicales, je ne peux m’empêcher d’avoir le nom de Sólstafir en tête. D’abord Black Metal puis Progressive/Post-Rock, le groupe mélange toutes ses influences pour donner vie à Hin helga kv?ö, qui est de loin l’un de leurs albums les plus diversifiés.
90/100