Le retour de Morpholith est gravé en 2024.
Après deux excellents EPs, le groupe islandais composé de Snæbjörn Þór Árnason (chant, Nyrst), Víðir Örn Gunnarsson (guitare, Black Desert Sun), Stefán Gestur Stefánsson (basse), Hörður Jónsson (guitare/claviers) et Jónas Hauksson (batterie, CXVIII, ex-Narthraal) dévoile Dystopian Distributions of Mass Produced Narcotics, son premier album, en collaboration avec Interstellar Smoke Records.
Avec Montainous, le premier morceau, on se sent littéralement écrasés par le son, et on comprend l’impression de grandeur créée par la pochette de Ryan T. Hancock (Terminalist, Æolian…). L’auditeur est rapidement pris d’un vertige alors que les influences Stoner entraînantes font déjà leur effet, alors que les racines Doom nous oppressent et permettent quelques hurlements, mais également des passages plus planants ou bruitistes avant de s’éteindre pour faire place à Psychosphere et à sa saturation abrasive. Les leads transcendants apportent une touche lumineuse à ce son sombre et lancinant aux teintes parfois spatiales, puis on se laisse emporter par la basse réconfortante de Narcofactory, qui finira par revenir dans son approche plus brute, créant une dualité intéressante à exploiter sur ce qui est l’un des deux morceaux les plus courts de l’album. Hellscaper prend la suite avec une lenteur inquiétante peuplée d’abord de cris stridents, puis par des parties vocales massives et même d’un duo hypnotique pour nous conduire aux harmoniques finales. Le morceau s’achève dans un larsen étrange puis laisse Metabaron redynamiser les riffs pour un court moment, nous offrant tout de même des moments hautement psychédéliques tout comme sur Dismalium qui propose un chant clair assez éthéré pendant que la rythmique nous assomme en continu. Les claviers prennent également un rôle très important dans ce morceau, alimentant l’atmosphère enivrante que le groupe développe avant de se tourner vers le Funeral Doom pour Exoportal, titre qui dépasse le quart d’heure mais qui reste teinté de cette touche entêtante un peu dissonante et parfois plus grasse avant de finalement s’abandonner à la douceur pour clore l’album.
Morpholith a su développer ses influences pour les rendre encore plus pesantes et majestueuses, faisant de Dystopian Distributions of Mass Produced Narcotics une véritable réussite. Le groupe peut être fier de son premier album.
90/100