Retour au Metal avec l’un de mes inratables, les suédois de Dark Tranquillity. Bien que les ayant vus il y a quelques mois seulement, je ne pouvais rater cette nouvelle tournée, en compagnie des portugais de Moonspell, des finlandais de Wolfheart et des allemands d’Hiraes, trois groupes ayant déjà leur propre réputation. Aux manettes de ce show prévu à la Machine mais déplacé au Bataclan qui affiche un franc et massif sold-out : Garmonbozia Inc. !
A l’heure dite, Hiraes monte sur scène, et on comprend rapidement que le groupe est là pour en découdre ! Un temps de jeu très restreint, mais une férocité affirmée que les quatre musiciens affichent en permanence, que ce soit les musiciens qui n’hésitent pas à se mettre au plus près du pit photo, ou Britta Görtz (chant) qui harangue une fosse encore assez timide. Pour leur premier passage par la capitale, les allemands ne lésinent pas sur les moyens et enchaînent les riffs incisifs mais mélodieux sans pause, laissant la vocaliste descendre dès le milieu du set, se rapprochant du drapeau floqué de leur logo situé sur les crash barrières, témoignant l’amour de certains fans pour la formation. Seulement cinq titres seront joués ce soir, principalement de leur dernier album Dormant, mais le groupe a très clairement convaincu !
Setlist: Through the Storm – About Lies – Under Fire – We Owe No One – Undercurrent
Alors que leur dernière date remonte à presque un an jour pour jour, Wolfheart est revenu nous frapper avec la rigueur de l’hiver. Le quartet est toujours aussi carré, toujours aussi efficace et toujours aussi sauvage, alignant des rythmiques lourdes sous les hurlements puissants de Tuomas Saukkonen (chant/guitare) qui reste principalement au centre, alors que ses camarades haranguent une fosse acquise. Les refrains à trois voix sont définitivement l’une de leur meilleures forces, tout comme les choeurs de Lauri Silvonen (basse/chant) et le chant clair de Vagelis Karzis (guitare/chant), et la meute nous assène riff après riff sans faiblir. Si c’est le plus souvent Lauri qui prend la parole entre les morceaux, nous aurons le plaisir d’entendre Tuomas lâcher un “Good evening Paris! Again an absolute pleasure to be here! But that’s the first time we do not have a mosh pit”, mais la fosse est visiblement galvanisée par son intervention et commencera à tourner, et remuer de manière plus ou moins contrôlée. Là encore, un show trop court mais d’une rare intensité !
Setlist: Strength and Valor – Zero Gravity – Burning Sky – The Hunt – Evenfall – The King – Grave
Après un changement de plateau expéditif, Moonspell nous propose de les suivre dans la nuit étoilée, menés par un Fernando Ribeiro (chant) toujours aussi communicatif. Habitué également des performances des portugais, je les sais extrêmement perfectionnistes, et ce soir n’y fera pas exception, tant la qualité sonore est au rendez-vous. Les parties vocales nous permettent de passer d’un moment d’apaisement à des parties viscérales, suivies évidemment par la rythmique qui sait parfaitement redoubler d’agressivité tout en restant accrocheuse. “Je ne parle pas assez bien le français pour engager une conversation avec vous mais Moonspell est heureux d’être de retour ici au Bataclan !” lâche le vocaliste entre deux morceaux, permettant à ses camarades de souffler un peu avant que les vagues de Metal Gothique ne reprennent. On notera quelques passages de Pedro Paixão du clavier à la guitare, permettant au groupe d’évoluer avec quatre musiciens de face, mais cela ne change rien à leur énergie ni à leur volonté de nous délivrer un show de qualité, ce qu’ils parviennent à faire avec maîtrise, en particulier en enchaînant Alma Mater et Full Moon Madness, des morceaux de leurs deux premiers albums, pour clore le show sous les acclamations de leurs fans.
Setlist: Opium – Awake! – Extinct – Night Eternal – Finisterra – In and Above Men – From Lowering Skies – Everything Invaded – Breathe (Until We Are No More) – Alma Mater – Full Moon Madness
La scène est dégagée, permettant aux panneaux lumineux de Dark Tranquillity d’être installés pour permettre d’afficher leurs couleurs, et l’installation sera diablement efficace, habillant les morceaux du plus bel effet ! Les membres du groupe s’installent à leur place, mais les guitaristes commencent rapidement à changer de place, se rejoindre et jouer ensemble, laissant à Mikael Stanne (chant) le champ libre pour arpenter la scène et haranguer un public qui va très rapidement recracher son premier slameur. Bien qu’habitué à jouer à Paris, et dans des salles de plus en plus grandes, le vocaliste semble toujours ému de voir notre ferveur, et il ne manquera pas de nous le dire à grands coups de “Holy shit Paris” et “Paris merci beaucoup”. Il prend également le temps de nous présenter les morceaux suivants, annonçant le set comme “some old ones, some new ones”, et bien que le dernier album, Endtime Signals, soit évidemment mis à l’honneur, on retrouve autant de titres issus de Damage Done et de Fiction, mais aussi le traditionnel ThereIn, qui fête ses vingt-cinq ans cette année, et sort tout droit de l’album Projector. Bien que j’en sois à ma huitième expérience avec les suédois, je suis toujours aussi ébahi de voir une machine aussi bien huilée, que ce soit au niveau de la justesse du son, de la puissance du rendu live des compositions, ou de l’énergie des musiciens, qui sont tous aussi impliqués dans la performance, peu importe le line-up (et j’en ai vu, depuis 2015, des chaises musicales) ! Il va sans dire que les applaudissements entre les morceaux sont décuplés à l’issue de leur temps de jeu.
Setlist: The Last Imagination – Nothing to No One – Wayward Eyes – Unforgivable – Hours Passed in Exile – The Dark Unbroken – Final Resistance – Cathode Ray Sunshine – Atoma – Shivers and Voids – Not Nothing – Empty Me – Our Disconnect – Phantom Days – ThereIn
Rappel : The Wonders at Your Feet – Lost to Apathy – Misery’s Crown
Une soirée menée par Dark Tranquillity est toujours une réussite, vous pouvez me croire, alors si en plus on y ajoute des formations telles que Moonspell, Wolfheart et Hiraes, elle est plus que totale ! Merci aux groupes, à Garmonbozia Inc. pour l’organisation de la date, ainsi qu’à Mona pour l’accréditation photo !