Live Report : Kanonenfieber + Panzerfaust – Petit Bain

Le 11 novembre, je travaillais dans la mairie qui m’emploie pour prendre des photos de ce que l’on appelle “le devoir de mémoire”. Ce soir, Kanonenfieber vient nous en remettre une couche avec cet unique show français, qui prend d’assaut Petit Bain, une de mes salles favorites de Paris, accompagnés par Panzerfaust, formation canadienne de niche, mais incroyablement qualitative. La date est organisée par Veryshow, et affiche complet depuis des semaines.

Full Gallery

Accusant un quart d’heure de retard, la soirée s’ouvre avec Panzerfaust, qui officie dans une configuration pour le moins déroutante et originale. En effet, le vocaliste Goliath prend place à l’arrière de la scène, et restera à l’état de silhouette hurlante pendant que les lumières nous aveuglent, laissant Brock Van Dijk (guitare/chant), Thomas Gervais (basse) et Alexander Kartashov (batterie) devant nos yeux. La fosse est captivée par ce mélange chaotique offert par les quatre musiciens qui assument la complexité et la dissonance de leur son, renforcée par un maquillage sombre, rendant le peu de moments où ils seraient visibles assez étranges. Mais le son est excellent, et je savoure pleinement le moment qui se déroule sans aucune autre communication autre que des poings levés, étant déjà amateur de leurs riffs aussi techniques qu’hypnotiques. En quarante-cinq minutes, les canadiens ont assombri l’atmosphère comme jamais, et leur performance est bien entendue acclamée.

Setlist: The Day After ‘Trinity’ – The Hesychasm Unchained – Occam’s Fucking Razor – The Far Bank at the River Styx – Promethean Fire

Full Gallery

La scène est dégagée, et le retard conservé, mais lorsque le sample introductif débute et que les quatre musiciens entrent en scène, tout le bateau n’a d’yeux et d’oreilles que pour Kanonenfieber. J’avais déjà été témoin il y a quelques mois – sur la Temple du Hellfest, pour ceux qui ont suivi – de la puissance de feu du groupe, et je peux vous confirmer que même sur une scène beaucoup plus petite comme ce soir, ils sont monstrueux. Le commandant Noise (chant) nous étale un charisme à toute épreuve, générant sans même avoir à le demander des hordes de poing levés et des mouvements de foule plus ou moins calculés pendant que ses frères d’arme assurent une rythmique à toute épreuve, à commencer par la fédératrice Menschenmühle où les choeurs de Gunnar (basse) et Kreuzer (guitare) l’aident, laissant les frappes de Hans (batterie) nous clouer au sol, alors que les leads de Sickfried (guitare) nous offrent la touche mélodieuse. Les morceaux s’enchaînent pour les allemands qui, affichant certes leurs cagoules assurant un anonymat total et une absence de communication verbale, ne se privent pas pour jouer avec les premiers rangs, nous offrant également quelques changements de costume intéressants.

On retrouvera par exemple le costume polaire du casque à pointe sur Der Füsilier I, ainsi que les débardeurs sur Der Maulwurf, tragique morceau qui nous conte l’histoire de mineurs accablés de travail, à la fin de laquelle le vocaliste mimera un suicide depuis son tabouret. Et parlons-en encore, du chanteur ! J’ai déjà évoqué son charisme unificateur, mais c’est en réalité tout son jeu de scène qui est incroyable : aidé de quelques accessoires, comme un canon à neige carbonique, une pelle, une lanterne, une carte ou ce qui semble être une photo de famille sur laquelle il semble pleurer avant de la jeter, il vit et donne vie à chaque instant de ses compositions. Les musiciens ne sont pas en reste, jouant parfois entre eux entre les jets de fumée, levant leurs instruments lors des coups de feu et se félicitant mutuellement de la réussite des missions, ils assurent un spectacle de chaque instant devant une foule électrique et qui semble avoir régressé mentalement. L’heure et quart de concert n’était clairement pas suffisante, mais le show est applaudi avec véhémence.

Setlist: Grossmachtfantasie – Menschenmühle – Sturmtrupp – Der Füsilier I – Grabenlieder – Der Maulwurf – Panzerhenker – Ubootsperre (Intro sur bande) – Kampf und Sturm – Die Havarie – Die Feuertaufe – Lviv zu Lemberg – Waffenbrüder – Verdun (sur bande) – Ausblutungsschlacht

Après nous avoir offert l’un des meilleurs albums de l’année et un show incroyable cet été, je savais que Kanonenfieber allait nous livrer une performance dantesque, mais je suis toujours admiratif de leur puissance ! Au-delà de la musique dévastatrice, le groupe parvient à faire vivre l’histoire, et leur hommage aux victimes de la guerre est vibrant d’intensité. Félicitations également à Panzerfaust pour leur concert intrigant mais très fidèle aux albums, merci à Veryshow pour l’organisation ainsi qu’à Oktober Promotion pour l’accréditation photo !

Laisser un commentaireAnnuler la réponse.