August Moon s’est relevé de sa tombe.
Après une courte existence dans les années 90, le groupe finlandais composé à présente de Mikko Sorja (basse/chant), Peter Viherkanto (guitare) et Tom Henriksson (batterie) reprend vie il y a une dizaine d’années et travaille sur un EP, mais surtout sur Something Eldritch and Macabre, son premier album, qui sort en 2024 chez Personal Records.
L’album débute sur la mélodieuse introduction d’In The Gallery Of All Things Macabre, mais on comprend vite que le groupe oeuvre dans une forme plus sombre et technique de Death Metal, avec un mix Old School assez brut. Le groupe propose une allure assez irrégulière, mais qui lui permet de jouer avec la tension avant qu’Exitus n’apporte des touches de Black Metal accrocheuses à la fureur du son, lui accordant de ce fait une pointe de noirceur, mais également des passages aux harmoniques entêtantes. As Cataclysms Swept Across The Cities prend la suite en ajoutant une touche Heavy épique aux passages les plus vifs, mais on sent que la férocité perdure toujours, tout comme ce final futuriste qui reste cohérente avec la composition, mais aussi avec Journey To Other-Worldly Realms And Beyond, la suivante, où l’on retrouve rapidement toute la sauvagerie. Elle est étrangement dissipée un peu avant le final explosif qui surprendra et nous projette jusqu’à Summoning Of The Feathered Serpent où l’on sent à nouveau les forces occultes à l’ordre dans la complexité assumée des musiciens. Les claviers rétro apportent des éléments plus lumineux pour alimenter le contraste que l’on retrouve également sur Constellations Dislodged From The Night Sky, avec cette approche saccadée un peu folle, mais également beaucoup de parties leads qui dictent le ton de la rythmique. Le trio renoue avec des harmoniques tranchantes sur Oannes – He Who Emerged From The Sea, donnant à ses mélodies des touches plus planantes, ce qui colle à sa thématique occulte mais qui crée un contraste lorsque le son s’obscurcit comme sur Something Eldritch Up in the Heavens Soon to Wreak Havoc Down on Earth, la composition suivante. Certains riffs sonnent presque comme une marche militaire, mais d’autres emportent notre esprit au loin avant de rejoindre The Vulture Stone (Pillar 43 To Commemorate The Apocalypse) qui renoue la plupart du temps avec la férocité, mais qui nous propose de nombreuses pauses pour souffler et ainsi terminer l’album.
L’approche Old School de August Moon n’est pas sans nous rappeler une autre formation de la même origine, dont l’existence a également été morcelée. On remarque cependant dans Something Eldritch and Macabre une grande diversité sonore intéressante, allant du Death Technique puissant à des moments de flottement, ce qui nous permet de l’apprécier sans être noyé.
80/100