CMPT continue sa trilogie.
Avec ce deuxième chapitre intitulé Na utrini qui sort fin 2024 chez Osmose Productions, le musicien serbe Vidak Lesina (tous instruments/chant, All My Sins, Terrörhammer, ex–Kawir) évoque la terre et la saleté à travers huit compositions.
L’album débute avec Na utrini, la longue composition éponyme qui nous dévoile immédiatement ses influences Folk venues des Balkans, puis qui nous enveloppe avec son Black Metal Atmosphérique pesant et lancinant. Les parties vocales ajoutent une aura menaçante aux sons dissonants, mais qui restent assez aériens, permettant une immersion totale dans l’univers du projet avant de s’intensifier sur Oppidum Panuka, le titre suivant, où les riffs se montrent immédiatement plus vifs. L’atmosphère reste assez sombre, profitant d’un mix old school et de riffs tranchants pour accentuer l’aspect brut de la musique, avant un final assez doux qui mène à Mesecina où les sons aériens reviennent avant que la rythmique ne s’enflamme. Les leads transcrivent tout de même une certaine quiétude, évidemment troublée par les cris du vocaliste qui semble littéralement possédé et emprunte à l’intensité du DSBM, mais Campus de Maxond nous permet de marquer une pause au coin du feu, pendant qu’une flûte joue doucement au loin. Mais une fois de plus, la douceur n’est que de courte durée, puisque Crna voda nous assaille immédiatement après, couplant fureur, riffs rapides et quelques harmoniques plus enjouées qui permettent un contraste intéressant au sein même de ce court morceau. U raljama kosave prend la suite avec la même puissance ténébreuse qui explose d’un seul coup et nous cloue au sol, rendant l’ajout de choeurs presque délicat tant l’instrumentale est agressive, mais on notera tout de même un break qui nous permet de reprendre nos esprits avant la charge finale. La flûte reviendra sonner le début de Kao srp u noci en nous envoûtant, suivie d’un chant féminin entêtant qui accompagne les premiers riffs imposants jusqu’aux vagues accrocheuses qui sévissent à une allure régulière. La composition suit son court, rejoignant naturellement D ISTROU sans même coupure, continuant son périple une petite minute, puis le son se coupe, et redémarre à nouveau, plus vif, plus épais et qui ne perd pas de temps pour nous frapper, sans oublier de courts passages plus aériens qui viennent contrebalancer la déferlante avant son arrêt au profit d’une guitare mystérieuse qui clôt l’album.
CMPT est un projet très brut, qui développe une noirceur enivrante. Les tonalités Old School font de Na utrini un album assez peu accessible, mais qui possède toutes les qualités d’un excellent album de Black Atmosphérique, sans oublier ses touches de Folk entêtantes.
85/100