
Brutal Sphincter n’a pas mûri avec son nouvel album.
Intitulé Sphinct-Earth Society, il a demandé sept années de préparation à Eerik “Corde Sensible” Maurage (guitare, Xaon), Germain “Spermain” Bodeus (basse, ex-Klysma), Jimmy “Major Diarrhea” Defays (chant), Griska “GG Stalin” Lutgen (chant) et Julien Racine (batterie, Xaon), qui collaborent pour la première fois avec Time to Kill Records.
Avec un nom pareil – que ce soit le groupe ou l’album – il faut s’attendre à du très lourd, mais surtout à mettre son encéphale en pause pour pouvoir savourer le génie des musiciens. Si The Prolapse Of Society, le titre introductif, vous semble déjà aussi groovy qu’intelligent, attendez de voir apparaître les parties vocales de Tony Hawk’s Pro-Choice 2022 qui restent dans le spectre Brutal Death/Grind et qui accompagnent à merveille les patterns accrocheurs. Le titre semble très clairement taillé pour le live tout comme Crusta-Colada (Crack’n Kofola) qui dispose de nombreuses moshparts propices aux mouvements de foule en tous genres, et qui ne se prive pas pour les aligner avec ce petit temps mort qui précède. On continue avec Unvaxxed Lives Matter et ses riffs simples mais efficaces qui permettent aux vocalistes de hurler sur une rythmique sautillante, alors que Beatdown Syndrome va – comme son nom ne l’indique absolument pas – placer des pointes de technicité un peu partout entre les passages massifs qui incitent eux aussi à se foutre sur la gueule. Name Three Songs va vous irriter les tympans avec une instrumentale dérangeante au possible avant de vous écraser, puis c’est avec le titre éponyme Sphinct-Earth Society que le groupe entreprend de vous faire remuer frénétiquement le crâne. La batterie apporte la touche vive du Grindcore pendant que musiciens et vocalistes se répondent sur cette base joyeuse avant de revenir sur The Juice Did It qui charge à toute allure et sera l’un des meilleurs atouts du groupe pour lancer un wall of death. En plus du magnifique jeu de mots, Persona Non-Greta nous offre des riffs assez simples mais toujours solides pour accueillir les différentes vociférations avant de laisser Abolish Frontex refermer l’album avec la même délicatesse que sur les morceaux précédents, profitant de quelques passages assez groovy et d’une guitare furieuse.
Si vous avez douté du sérieux de Brutal Sphincter, vous serez châtiés par leurs jeux de mots à vie ! Bien qu’il ne soit pas l’album le plus intelligent de l’année (ni même de la décennie), Sphinct-Earth Society tient parfaitement la route et est prêt à distribuer ses claques !
80/100