Review 2779 : Enterré Vivant – Akuzaï

Des nouvelles d’Enterré Vivant sont prévues pour 2025.

Entre France et Japon, Erroiak (tous instruments/chant, Aeterna Tenebrae, Hrad, Oppressive Light, Suicidal Madness…) et Sakrifiss (chant, Peurbleue) dévoilent leur troisième album, Akuzaï, chez Antiq Records.

L’album débute avec le titre introductif nommé Jaken, une voix samplée en japonais, un feu qui crépite et quelques flûtes qui deviennent de plus en plus dissonantes avant d’atteindre Chûtô où une douce mélodie à la guitare nous accueille. Après une minute, la saturation du Black Metal enflamme l’atmosphère et les cris furieux apparaissent, teintant définitivement les harmoniques aériennes d’une noirceur relativement apaisante qui nous berce jusqu’à ce que Sesshô ne la transforme en agressivité brute. Le mix Old School contribue habilement à ce voile ténébreux et abrasif qui nous entoure pendant que le vocaliste adopte une attitude angoissante à souhaits, remplaçant par moments ses hurlements vindicatifs, mais quelques samples viennent à nouveau s’immiscer dans la rythmique, qu’ils soient explosifs ou relaxants. Le final reste assez macabre, tout comme Warugushi où les grognements reprennent en compagnie de loups pour nous laisser respirer avant que Jain ne nous propose ses claviers mélodieux avant de développer des riffs lancinants sur lesquels le vocaliste se déchaîne, mais les synthétiseurs viennent développer leurs sonorités modernes et créer un contraste intéressant. Le break surprenant nous permet un instant de répit, notamment grâce à son long sample accompagné par une rythmique assez simple, puis Don’yoku nous ramène à cette atmosphère inquiétante qui sera colorée par des riffs pesants et diverses voix samplées entre deux vociférations angoissantes, mais la rythmique accélère à nouveau pour accueillir des corbeaux avant de rejoindre Môgo. Une voix éraillée et une flûte se répondent et nous content leur histoire funèbre avant de laisser riffs et majestueuses orchestrations prendre possession de Shin’i, délivrant une performance épique et aérienne tout en conservant les tonalités ombreuses. Les cris étranges empruntés au DSBM referont surface, remplacés par des paroles oppressantes très régulières en français avant de laisser place à Kigo, dont l’ambiance oscille entre apaisement et horreur, alternant phases majestueuses, moments presque dépouillés et parties plus brutes. Le morceau arrive à sa fin avec une approche presque avant-gardiste, rejoignant finalement Ryôshita, dernière composition assez dérangeante où choeurs et cris d’angoisse se mêlent dans une ambiance plus que glauque, à l’image d’un de ces vieux films en noir et blanc. 

Enterré Vivant a toujours proposé un univers unique, et très souvent angoissant au possible mêlant Black Metal brut et samples étranges, mais Akuzaï franchit un cap. L’album peut mettre mal à l’aise n’importe qui en un rien de temps et se nourrir de son angoisse.

80/100

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