
Lord Belial reprend son trône.
Suite à sa dernière résurrection en 2022, le groupe mené par Thomas Backelin (guitare/chant, Mastema, ex-Death Tyrant), Niclas Pepa Green (guitare, Vassago, ex-Sacramentum) et Micke Backelin (batterie, Vassago) ont repris le chemin du studio pour créer Unholy Trinity, leur dixième album.
Andy LaRocque (King Diamond) participe aux guitares et gère l’enregistrement, mixing et mastering, tandis que Mike Hrubovcak (Azure Emote, Imperial Crystalline Entombment, House by the Cemetary, ex-Monstrosity…) s’est occupé de l’artwork.
Ipse Venit nous confronte immédiatement aux ténèbres cinglantes du groupe d’où s’échappent harmoniques sanglantes et hurlements furieux sur une base rapide mais également très mélodieuse. Le groupe ne fait pas dans la dentelle et nous déverse toute sa noirceur brute avant de devenir légèrement plus lancinant sur Glory to Darkness, le titre suivant, qui nous offre des harmoniques plus aériennes pour compléter la rage initiale. On notera également de courts passages plus angoissants et des vagues de leads transcendantes, mais le morceau cèdera sa place à Serpent’s Feast qui nous inonde de sa douceur avant de laisser la rythmique s’embraser et accueillir les cris menaçants, créant un contraste fascinant. L’accélération centrale est virulente, menant à un final plus majestueux avant que Blasphemy ne prenne le relai en se montrant sans attendre plus sauvage et afficher fièrement ses relents Old School tranchants pendant que la rythmique imposante fait son oeuvre. In Chaos Transcend nous offre un court instant de répit, mais les riffs finiront par revenir à la charge en offrant fureur et tonalités planantes qui accompagnent les rugissements, mais aussi un passage plus solennel où solos et voix claire teinteront le reste du morceau, suivi par The Whore qui revient à des sons plus directs, couverts par une dissonance infernale. On continue avec Scornful Vengeance qui reste dans l’agressivité quasi-permanente, même lorsque la guitare lead tisse de superbes tonalités pour adoucir l’ensemble, mais l’atmosphère s’adoucit à nouveau avec The Great Void dont les notes cristallines volent librement au dessus d’une rythmique lourde. Les percussions massives donnent un aspect théâtral à ce morceau, mais il finira par disparaître pour qu’Antichrist ne frappe avec un son pesant et entêtant, convoquant une dernière fois les forces obscures pendant plus de huit minutes au cours desquelles les riffs ne cesseront pas leur assaut, même s’ils seront amenés à ralentir.
Unholy Trinity permet à Lord Belial de réaffirmer sa puissance de feu blasphématoire, offrant des riffs furieux et sombres à souhaits. L’album est un digne concurrent pour les tops de l’année, et nous ferait presque espérer un retour à la scène.
95/100