Review 2802 : Tenebrae In Perpetuum – Vacuum Coeli

Tenebrae In Perpetuum est revenu à la vie.

Créé en 2001 par le multi-instrumentiste et chanteur Atratus (ex-Beatrìk), le projet sort trois albums, trois splits, un EP et une démo puis prend fin en 2010 avec le départ du batteur. Aratus relance le projet en 2018 en compagnie de Chimsicrin (batterie, Chelmno, Strix, Gorrch…) et la machine repart, dévoilant en 2025 chez Avantgarde Music son cinquième album, Vacuum Coeli.

Preludium nous sort lentement du silence pour nous faire basculer peu à peu dans l’angoisse, d’abord avec un son inquiétant, puis avec l’aide de quelques percussions qui débouchent sur le son froid de Carmen ad Noctem et ses mélodies perçantes. D’abord lent et majestueux, le son explose d’un coup pour devenir beaucoup plus brut et agressif, accueillant les parties vocales terrifiantes, devenant véritablement malsain avant de disparaître doucement pour faire place à Occhio Ardente, Dio del Caos qui se montre immédiatement violente. Malgré quelques pauses, le morceau est très agressif, assumant ses racines primitives et ses harmoniques déchirantes qui collent parfaitement aux cris d’agonie avant de passer aux sonorités lancinantes de Mors Triumphans qui développe des tonalités très contrastées comme lorsque le chant clair rencontre le saturé. On retrouve l’approche théâtrale sur Un Angelo Nero, le titre suivant, où le vocaliste explore la détresse avec ses hurlements macabres qui complètent une instrumentale dérangeante, profitant d’orchestrations pour accentuer encore une fois la noirceur. Inverno, È Stato prend la suite avec de nouveaux riffs chaotiques où les leads tissent toute sorte de sons stridents avant que le capharnaum ne prenne temporairement fin, resurgissant après un moment de flottement pour s’intensifier. Le groupe nous autorise à nouveau à respirer avant de nous faire dériver jusqu’à Sole di Tenebra où il se déchaîne à nouveau un instant, puis nous fait replonger dans son océan brumeux pour finalement nous y molester sans ménagement par vagues. L’album atteint ses derniers instants avec Vacuum Coeli qui installe d’abord très lentement son atmosphère occulte, puis la fait s’embraser pour nous y piéger et s’exprimer librement sous des formes et des allures bien différentes avant de finalement mourir devant nos yeux.

Tenebrae In Perpetuum est un duo perturbant qui adopte les codes du Black Metal, mais qui les façonne à sa manière pour faire de ses riffs une véritable torture. Personne ne passera un bon moment avec Vacuum Coeli, mais l’album à ce quelque chose de malsain qui nous pousse à rester jusqu’au bout.

80/100

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