
Eternal Darkness tire définitivement sa révérence.
Créé en 1990 (sous le nom Necropsy), le groupe vivra jusqu’en 1995, offrant trois démos et un EP en cinq ans avant de cesser son activité. En 2019, Janne Heikkinen (chant) et Make Pesonen (batterie, ex-The Black, ex-The Black), deux des membres fondateurs, remettent la machine en marche, accompagnés de Jeff Hausel (basse), John Carlsson (guitare, Eternal Autumn) et Kristian Henriksson (guitare, ex-Svartsyn) avec qui ils sortent leur unique album, Eternal Darkness, chez Pulverised Records, avant de se séparer à nouveau.
Sami Salonen est crédité pour avoir écrit les paroles.
Un bruit inquiétant marque le début de The Beyond, suivi par les premiers riffs incroyablement lourds et percutants desquels émergent les hurlements caverneux qui collent à la perfection à cette atmosphère étouffante. Les racines du groupe sont facilement identifiables pour notre plus grand plaisir, accueillant des leads entêtants qui renforcent la mélancolie omniprésente avant de repartir à une allure similaire sur Pungent Awakening qui en profite pour nous offrir une section rythmique accrocheuse. Le son ne se coupe jamais vraiment mais nous propose quelques passages plus épurés avant de laisser les harmoniques assombrir le paysage avant que des percussions ne nous conduisent à Funeral, court titre instrumental où les guitares nous bercent et creusent le clivage avec la base du morceau. Grief prend le relai et nous propose des vagues de double pédale plus agressives qui rythment le début du titre, mais les riffs saccadés se transforment peu à peu en apathie généralisée pour faire naître le solo avant de légèrement repartir pour rejoindre Into Crematory qui reprend sa marche accablante. Quelques orchestrations viennent embellir la rythmique imposante et ses rugissements, puis le groupe compte à nouveau sur des harmoniques angoissantes avec When Life Ends, mais on remarquera après une longue marche en compagnie de la rythmique pesante quelques racines un peu plus vindicatives qui tentent de s’exprimer. Death Above All va faire à nouveau ralentir le son, qui devient presque léthargique par moments tel un mort-vivant qui agonise, mais qui s’autorise des moments plus mélodieux que l’on retrouve sur Til Death, alimentant les sons bruts et répétitifs qui nous emportent vers les derniers instants où seule la cymbale résonne.
Clap de fin pour Eternal Darkness, qui nous offre avec Eternal Darkness sa toute dernière œuvre. Le Doom/Death les aura accompagnés pendant trois décennies et demie, et leur art résonne chez leurs fans.
85/100